Un gigantesque océan se cacherait-il sous la surface de Pluton ?

Crédits : NASA

Il y a un an la sonde New Horizons de la NASA profitait de son survol de Pluton pour analyser la surface de la planète naine. Aujourd’hui, les analyses thermiques de l’astre suggèrent la prĂ©sence d’un ocĂ©an liquide sous sa surface.

L’Ă©tude, dirigĂ©e par le gĂ©ologue Brandon Johnson, de l’UniversitĂ© Brown, publiĂ©e dans la revue Geophysical Research Letters , suggère en effet que de l’eau liquide pourrait subsister sous la surface de Pluton. « Les modèles thermiques de l’intĂ©rieur de Pluton et des indices tectoniques dĂ©nichĂ©s Ă  la surface suggèrent qu’un ocĂ©an existe, mais il est difficile d’Ă©tablir sa taille et quoi que ce soit d’autre sur lui. »  La recherche offre nĂ©anmoins un indice sur la composition de cet ocĂ©an, suggĂ©rant une teneur en sel similaire Ă  celle de la mer Morte.

Pour en dĂ©couvrir plus sur cette possible Ă©tendue d’eau souterraine, les chercheurs ont tout d’abord Ă©tudiĂ© la relation de Pluton avec sa lune la plus grosse, Charon. Les deux corps se font toujours face, et plus particulièrement, Charon fait face Ă  ce bassin gigantesque en forme de coeur, appelĂ© la plaine Spoutnik, large de 900 kilomètres, un cratère probablement formĂ© suite Ă  une collision avec un corps stellaire d’un diamètre de près de 200km. Le cratère se trouve ainsi directement sur l’axe de marĂ©e reliant les deux mondes.

Cette position particulière amène les chercheurs Ă  penser que le bassin a ce qu’on appelle une anomalie de masse positive. Le champ gravitationnel de Charon attire ainsi vers elle les parties les plus denses de Pluton auxquelles elle fait face. Charon fait justement face Ă  ce bassin gigantesque, qui devrait avoir une masse plus faible que le reste de la surface de Pluton.

En modĂ©lisant le bassin et en simulant l’impact d’un astĂ©roĂŻde similaire au responsable de ce cratère, les chercheurs se sont rendu compte que suite Ă  l’impact, le bassin avait Ă©tĂ© partiellement rempli par de la glace d’azote. Cette couche de glace ajoute une certaine masse au bassin, mais elle ne suffit pas à justifier la masse positive de « coeur » de Pluton. Brandon Johnson suggère alors que le reste de cette masse pourrait ĂŞtre gĂ©nĂ©rĂ© par un ocĂ©an d’eau liquide sous la surface de la planète naine. Les estimations suggèrent que pour atteindre une telle anomalie de masse positive, le « coeur » de Pluton  devrait abriter un ocĂ©an liquide d’une Ă©paisseur de 100 km, avec un taux de salinitĂ© de près de 30% (comme la Mer Morte sur Terre).

Une conclusion incroyable qui pourrait donc nous aider Ă  mieux comprendre la composition et de l’Ă©volution thermique de Pluton. D’autres mesures seront bien sĂ»r nĂ©cessaires pour dĂ©terminer si oui ou non, un ocĂ©an se trouve bien sous la surface de Pluton. Les prochaines donnĂ©es renvoyĂ©es par la sonde New Horizon devraient nous en apprendre davantage.

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