Ces dernières années, la sonde Cassini a été témoin de changements importants au pôle Sud de Titan, une lune de Saturne. Plus récemment, un nouveau nuage de glace qui est apparu. Le plus gros jamais observé.
Sur Titan l’hiver arrive aussi, mais contrairement à la Terre, là-bas, c’est tous les 7 ans et demi. Cassini a d’ailleurs beaucoup de chance, puisque ces dernières années, la sonde Cassini fut témoin de changements importants sur la lune de Saturne. Le dernier en date, un gigantesque nuage en formation au-dessus de la région du pôle Sud, dans les basses couches de la stratosphère à environ 200 km au-dessus du sol où, rappelons-le, la température moyenne est de -180 °C.
Les débuts de l’hiver sont donc rudes sur Titan, mais ils sont néanmoins bien différents des nôtres. Sur place, il pleut et il neige du méthane (peut-être une fois par décennie, mais abondamment) et l’on connaît plusieurs mers et lacs de méthane liquide près des pôles. Quant aux nuages, ils ne se forment pas non plus comme sur la Terre.
À la manière de nos nuages, ceux de Titan se forment dans la troposphère à des températures et pression qui permettent leur condensation, à la différence toutefois que les ingrédients (hydrocarbures, nitriles) ne sont pas les mêmes et que la circulation dans son atmosphère de l’air chaud coule par effet de subsidence.
Dans l’atmosphère de Titan, les gaz circulent en effet depuis le pôle réchauffé par la saison d’été jusqu’au pôle où règne l’hiver. Là, les gaz chauds formés d’hydrocarbures et de composés nitrés chutent progressivement dans l’atmosphère, rencontrant alors des températures de plus en plus froides. Chaque gaz se condense alors à une température différente, donnant naissance à des nuages à étages.
L’opportunité de voir les premières étapes de l’hiver sur Titan est fascinante, et grâce à Cassini, nous pouvons nous targuer de pouvoir suivre l’évolution de ce nuage et, à travers lui, le déroulement d’un hiver très lointain.
Sources : Ciel & Espace, S & A