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Changement climatique : prospérer ou survivre, l’humanité doit choisir

Un projet de rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) de l’Organisation des Nations Unies (ONU) tire la sonnette d’alarme. L’heure n’est plus aux petites mesures : les gouvernements et entreprises doivent travailler de concert pour tenter d’atténuer les effets du changement climatique. Quoi qu’il arrive, les prochaines générations évolueront dans un monde complètement différent.

Extinctions en cascade, maladies, sécheresses, montées des eaux… les effets du changement climatique s’accélèrent et deviendront de plus en plus évidents au cours de ces prochaines décennies, d’après le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) dans un projet de rapport consulté exclusivement par l’AFP qui devrait être publié en février prochain.

En retard sur les promesses

Quatre points sont à retenir dans ce rapport. Le premier insiste sur le retard essuyé face à la hausse des températures. Il y a dix ans, nous pensions en effet que limiter le réchauffement climatique à deux degrés Celsius au-dessus des niveaux préindustriels suffirait à limiter les effets du changement climatique. De cette conviction est né l’Accord de Paris, signé en 2015 par près de 200 pays engagés à limiter collectivement le réchauffement à « bien en dessous » de 2 °C d’ici 2100, et de 1,5 °C si possible.

Or, le mois dernier, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) estimait à 40 % nos chances de franchir le seuil de 1,5 °C pendant au moins un an d’ici 2026. Les tendances actuelles suggèrent également que nous essuierons une augmentation de trois degrés Celsius d’ici 2100 au mieux. Actuellement, nous avons déjà passé la barre des 1,1°C supplémentaires, ce qui n’est pas sans conséquence. Sécheresses, tempêtes, vagues de chaleur, inondations… à ce stade, le climat est déjà en train de se dérégler.

Se préparer pour mieux encaisser le changement climatique

Le second « gros point » du rapport souligne la nécessité de se préparer aux différents changements à venir. « Les niveaux actuels d’adaptation seront insuffisants pour répondre aux futurs risques climatiques« , peut-on lire dans le document.

Ces risques, le rapport en cite plusieurs. Des dizaines de millions de personnes supplémentaires seront notamment confrontées à la faim chronique d’ici 2050, et 130 millions de plus pourraient connaître l’extrême pauvreté d’ici dix ans. Les habitants des villes côtières devront également essuyer des inondations et des ondes de tempête de plus en plus fréquentes d’ici 2050, quand plus de 400 millions de personnes supplémentaires seront exposées à des vagues de chaleur extrêmes.

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Ne pas sous-estimer les points de basculement

Le troisième point à retenir souligne la dangerosité des points de basculement. Une étude récente  indiquait notamment il y a peu qu’un pan de l’inlandsis du Groenland aurait commencé à se déstabiliser, soulignant la probabilité de franchir un point de non-retour et d’enclencher un emballement régional de la fonte des glaces.

De récents travaux ont également fait état d’une extension de la savane à l’intérieur même de la forêt amazonienne. Il s’agit d’un déséquilibre inquiétant que les chercheurs avaient relié à l’intensification des feux de forêt dans le contexte du changement climatique.

Autre exemple avec le dégel du pergélisol qui favorise la prolifération des végétaux et des systèmes racinaires. Or, une étude récente a démontré que ce phénomène accélérait la décomposition bactérienne et les pertes de carbone vers l’atmosphère. Autrement dit, les écosystèmes autrefois considérés comme des alliés contre le changement climatique se retournent lentement, mais sûrement contre nous.

« Redéfinir notre mode de vie »

Le dernier point de ce rapport du GIEC souligne que nous pourrions être en mesure d’éviter les pires scénarios énoncés ci-dessus en modifiant nos comportements et en favorisant la restauration des écosystèmes consommateurs de carbone, tels que les forêts de varech et de mangrove. La transition vers des régimes alimentaires davantage axés sur les végétaux pourrait également réduire les émissions liées à l’alimentation jusqu’à 70 % d’ici 2050.

Les choix que font les sociétés maintenant détermineront si notre espèce prospère ou survit simplement au cours du 21e siècle. « Nous avons besoin d’un changement transformationnel opérant sur les processus et les comportements à tous les niveaux : individu, communautés, entreprises, institutions et gouvernements », dit-il. « Nous devons redéfinir notre mode de vie et de consommation ».

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.