Ce gérontologue veut éliminer le vieillissement pour que l’on vive des centaines d’années

Gérontologue à l’Université de Cambridge (Angleterre), Aubrey de Grey fait beaucoup parler de lui dans la profession, l’homme cherchant à faire une révolution biologique. Il ne s’agit pas là de chercher l’immortalité, mais d’éliminer une cause spécifique de la mort, à savoir le vieillissement.

La gérontologie concerne l’étude sur le vieillissement humain, ses causes et ses conséquences. Au sein de cette communauté, Aubrey de Grey, gérontologue à l’Université de Cambridge, en Angleterre, et co-fondateur de la fondation Strategies for Engineered Negligible Senescence (SENS), basée en Californie, fait beaucoup parler de lui avec un combat particulier. En effet, l’homme, accompagné par de nombreux chercheurs, cherche à établir une véritable révolution biologique laquelle verra des humains vivre plusieurs centaines d’années.

« La première chose que je voudrais, c’est que nous arrêtions d’utiliser ce mot, ‘immortalité’. Il n’est pas seulement faux, il est néfaste. L’immortalité signifie qu’il n’y a aucune chance de mourir, quelle que soit la cause – alors que moi, je cherche à éliminer une cause de décès spécifique, à savoir le vieillissement. Et ce terme est symboliquement fort, il fait croire aux gens que cette quête pose des problèmes moraux et qu’elle est fantaisiste sur le plan technologique » déclare-t-il au magazine Motherboard. Pour lui, les probabilités que la première personne qui échappera aux dégâts du vieillissement soit déjà née est de l’ordre de 80%.

Il ne s’agit pas là de supprimer tout bonnement le vieillissement, mais plutôt de l’empêcher de gagner son combat contre le corps humain. Ses équipes travaillent actuellement sur le développement d’une thérapie qui stimule le système immunitaire de manière à ce que celui-ci identifie et élimine les cellules qui ne se reproduisent plus, et les remplace par des cellules saines qui régénèrent les tissus. Ainsi, la durée de vie est prolongée de manière exponentielle. « Les thérapies sur lesquelles nous travaillons actuellement ne seront pas parfaitesMais elles seront assez efficaces pour prendre des gens d’âge moyen, disons 60 ans, et les rajeunir suffisamment pour qu’ils n’aient pas 60 ans (sur le plan biologique) avant d’en avoir 90 (sur le plan chronologique). Cela veut dire que nous disposerons de 30 années supplémentaires pour trouver un moyen de les rajeunir encore, quand ils auront 90 ans, de manière à ce qu’ils n’aient pas biologiquement 60 ans pour la troisième fois avant d’en avoir 120 ou 150. Et je crois que 30 ans, ce sera largement suffisant pour y parvenir » explique-t-il.

Plutôt que de chercher à empêcher le vieillissement de gagner le métabolisme, il s’agit là de laisser ces dégâts apparaître et de les réparer ensuite régulièrement, de manière à ce qu’ils ne soient jamais assez importants pour engendrer des pathologies. Aubrey De Grey affirme que les connaissances et technologies pour parvenir à un tel résultat existent déjà, et que ce n’est plus question que de temps avant de pouvoir les appliquer sur des organismes vivants, entre six et huit ans. « Nous devons encore avancer pas à pas, mais la principale avancée, en termes de publicité, viendra quand nous serons capables de faire rajeunir des souris en laboratoire. Une fois que nous saurons faire ça avec des souris, les gens prendront conscience que ce n’est qu’une question de temps avant de pouvoir le faire avec des êtres humains. C’est vers cela que nous voulons tendre, et nous avons de bonnes chances d’y parvenir dans les six à huit prochaines années», conclut-il.

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