La géo-ingénierie climatique est-elle source de danger ?

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Selon une nouvelle étude, l’utilisation de la géo-ingénierie afin de lutter contre le réchauffement climatique pourrait avoir de graves conséquences. Le jeu en vaut-il la chandelle ?

La géo-ingénierie est l’ensemble des techniques ayant pour but de manipuler le climat et l’environnement de la Terre avec un objectif généralement plus correctif que préventif. Ces techniques sont régulièrement évoquées comme étant une solution possible de lutte contre le réchauffement climatique.

Cependant, une étude publiée dans la revue Nature Communications le 14 novembre 2017 apparaît comme une mise en garde. Menées par des chercheurs de Met Office, le service national britannique de météorologie, ces recherches énoncent les dangers et les risques liés à la géo-ingénierie. Une méthode en particulier a intéressé les auteurs, la pulvérisation d’aérosols de sulfate dans l’atmosphère.

Ces aérosols pulvérisés ont la propriété de se fixer dans l’atmosphère et de former des molécules de SO4 capables de réfléchir la lumière du Soleil. De manière théorique, cela peut bloquer certains rayons solaires avant leur pénétration dans l’atmosphère, jouant sur le climat. De plus, la quantité d’énergie entrant dans l’atmosphère serait réduite, limitant l’effet de serre et donc, le réchauffement climatique.

Malheureusement, la réalité est plus complexe et l’atmosphère est soumise à un certain équilibre, pouvant potentiellement occasionner une série de réactions en chaîne en cas de perturbation.

Par exemple, l’étude britannique montre que la méthode de pulvérisation d’aérosols dans l’atmosphère au niveau de l’hémisphère nord pourrait permettre de limiter certains effets du réchauffement climatique de manière locale, comme l’accroissement des cyclones. Cependant, il pourrait y avoir des conséquences ailleurs sur la planète, comme l’aggravation de la situation au Sahel et au sud du Sahara où les épisodes de sécheresses et la rareté des précipitations sont déjà un immense problème.

Par ailleurs, l’étude estime que les stratégies de géo-ingénierie imaginées pour une application dans l’hémisphère sud pourraient justement augmenter l’occurrence des cyclones et autres tempêtes tropicales dans l’hémisphère nord.

Ainsi, à vouloir changer le climat de cette façon, en intervenant en aval sur des conséquences dont les causes sont bien connues, nous risquerions d’empirer des situations déjà alarmantes. La géo-ingénierie est sans aucun doute un moyen intéressant mais lorsque l’on sait que celle-ci pourrait modifier les relations de pression-dépression, la circulation ainsi que l’humidité des masses d’air et que ces phénomènes sont très difficilement maîtrisables, cela devient inquiétant.

Sources : e-RSELe Monde de l’Energie