Aux États-Unis, les autorités fédérales ont dévoilé une affaire qui met en scène un éleveur. Ce dernier a modifié génétiquement ses moutons de manière illégale à l’aide de matériel génétique et d’embryons d’animaux importés d’Asie. L’objectif ? Obtenir des animaux hybrides et massifs.
Du matériel génétique et des embryons clonés
Les modifications génétiques ont parfois du bon, notamment en médecine. En 2023, un patient a reçu la greffe d’un cœur de porc génétiquement modifié. En 2017, des chercheurs ont par ailleurs modifié un parasite afin d’ouvrir la voie vers l’élaboration de nouveaux médicaments contre le paludisme. Les modifications génétiques existent également dans l’agriculture et certaines affaires montrent les potentielles dérives de cette pratique. Une de ces affaires a été dévoilée dans un communiqué publié par le Bureau des affaires publiques du Département de la justice des États-Unis le 12 mars 2024.
Au centre de cette affaire, nous retrouvons Arthur Schubarth, un éleveur du village de Vaughn (Montana) propriétaire de 215 têtes de bétail dites « alternatives ». Il s’agit de bêtes hybrides qui se situent entre le mouton, la chèvre et certains grands mammifères que les chasseurs sont susceptibles d’apprécier.
L’affaire débute en 2013 lorsqu’un ami d’Arthur Schubarth importe illégalement depuis le Kirghizistan du matériel génétique issu d’un argali (Ovis ammon), le mouton sauvage le plus imposant sur Terre. S’en suivent de nombreuses expérimentations dignes du Dr Frankenstein, incluant notamment 165 embryons clonés spécialement créés pour lui par un laboratoire obscur basé en Chine.
Des animaux hybrides destinés aux chasseurs
Les brebis du ranch d’Arthur Schubarth ont été inséminées à l’aide de ces embryons, donnant ainsi naissance à un pur mâle argali baptisé « Montana Mountain King ». Ensuite, la semence du mouton a permis d’inséminer à nouveau les brebis et de donner naissance à des animaux hybrides. Résultat : l’éleveur a obtenu des bêtes pesant plus de 150 kg dans le cas des mâles. Par ailleurs, les cornes des animaux mesuraient parfois plus de 1,5 m, soit les plus longues du monde pour des moutons.
Mais pourquoi avoir agi de la sorte ? Arthur Schubarth a simplement expliqué avoir voulu mettre ces bêtes à disposition des chasseurs qui désiraient s’attaquer à d’autres types de cibles. Selon les autorités fédérales, l’éleveur a vendu une quinzaine de brebis inséminées ainsi que 37 doses de son donneur. De plus, il a créé un clone du Montana Mountain King : le Montana Black Magic qui était lui aussi destiné à la vente pour 10 000 dollars.
Désormais, Arthur Schubarth est en très mauvaise posture et sera jugé dans quelques mois. L’homme est accusé d’avoir violé le droit international ainsi que le Lacey Act, concernant la viabilité et la santé des animaux autochtones. L’éleveur risque une peine maximale de cinq ans de prison et une amende de 250 000 dollars.