pomélo pamplemousse
Crédits : Mari Franz / iStock

Et si l’on générait de l’électricité grâce aux épluchures de pomélo ?

Aux États-Unis, des chercheurs ont fait une découverte prometteuse : la peau du pomélo pourrait servir à produire de l’énergie. Les scientifiques ont mis au point un dispositif capable d’alimenter de petits appareils tels que des LED, des calculatrices et des montres connectées.

Pomélo et triboélectricité

Le pomélo (ou pamplemousse) est un fruit principalement cultivé dans des pays tels que la Chine, le Vietnam, les États-Unis et le Mexique. Cet agrume pesant entre un et deux kilogrammes est pourvu d’une peau très épaisse (entre 30 et 50 % de la masse du fruit) qui finit généralement avec les déchets ménagers, à l’instar de celle de la majorité des fruits que nous consommons. Aux États-Unis, des chercheurs ont pourtant trouvé un moyen de revaloriser la peau des pomélos, comme le révèle une publication dans la revue ACS Applied Materials & Interfaces en juillet 2024. Les agronomes de l’Université de l’Illinois ont analysé les propriétés de cette peau et ont estimé que le gaspillage pourrait être évité, tout en produisant de l’énergie mécanique.

Par ailleurs, il faut savoir que la peau des pomélos se compose de deux couches, la première (externe), extrêmement fine, et la seconde (interne), blanche et épaisse. Les auteurs de l’étude ont alors décidé de séparer ces couches afin de garder la deuxième couche spongieuse, avant de la couper en petits morceaux. Il s’agit en réalité de la biomasse de la peau du fruit, c’est-à-dire sa matière organique. Les scientifiques ont ensuite utilisé un plastique en polyimide pour effectuer un frottement avec la biomasse et ainsi obtenir un courant électrique. Cet échange d’électrons entre les couches de matériaux porte un nom : la triboélectricité.

pomélo électricité
Crédits : Wang et coll., ACS Applied Materials & Interfaces., 2024

Alimenter de petits objets sans électricité externe

Selon les résultats, il est possible d’obtenir une décharge capable d’alimenter une vingtaine de LED. Les auteurs de l’étude ont alors mis au point un générateur triboélectrique à biomasse de pomélo qui peut assurer une tension de circuit ouvert de 58 V ainsi qu’une densité de 254,8 mW/m2 en puissance de pointe. Cela ouvre la voie vers l’alimentation de petits dispositifs comme des calculatrices et des montres de sport sans électricité externe simplement grâce à la force mécanique.

Une autre application pourrait voir le jour dans le domaine de la santé. En effet, la peau de pomelo étant très sensible aux forces et à leur fréquence, les chercheurs ont eu l’idée de concevoir de petits capteurs à placer sur le corps humain. L’objectif ? Surveiller certains mouvements comme ceux des articulations ou encore la démarche d’un patient. Les signaux électriques émis pourraient renseigner sur les forces issues des mouvements et ainsi aider à la rééducation de personnes blessées, par exemple lors d’une pratique sportive.

Yohan Demeure

Rédigé par Yohan Demeure

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.