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Les nouvelles générations sont-elles en train de perdre le sens de l’orientation ?

Crédits : iStock

Les jeunes partent à l’aventure, voyagent, mais sont très souvent guidés par la localisation que leur indique leur smartphone. S’agit-il d’une preuve que les jeunes ne savent plus se perdre ?

Comment faisaient nos parents ou nos grand parents lorsqu’ils voyageaient au temps où les smartphones n’existaient pas ainsi que leur capacité à afficher notre position partout dans le monde ? Ces derniers se servaient d’une boussole, utilisaient des cartes en papier et demandaient leur chemin aux locaux, en somme, une véritable aventure durant laquelle le fait de se perdre était quelque chose de fréquent.

Qu’il s’agisse de voyages en avion, en bateau, en train ou même en stop, il est désormais difficile de se passer du GPS et des cartes sur smartphone. Qu’il s’agisse de voyages lointains ou de déplacements dans notre propre ville ou région, l’utilisation de la géolocalisation est omniprésente. Aujourd’hui, sommes-nous face à une jeunesse qui ne sait pas s’orienter sans avoir recours à cette technologie ?

Les recherches récentes concernant le sens de l’orientation tendent à prouver que l’utilisation intensive du GPS présent sur notre smartphone est plutôt nuisible et ne nous encourage pas à stimuler notre « GPS interne ». Il s’agit de la conclusion d’une étude publiée dans la revue Nature & Communications le 21 mars 2017.

Ainsi, une utilisation trop prononcée de la géolocalisation ne nous entraine plus à retenir divers éléments qui d’ordinaire, nous permettraient de nous repérer tels qu’une boutique, un monument, un immeuble ou encore un carrefour. En réalité, les zones de notre cerveau liées à l’orientation, à savoir le cortex préfrontal et l’hippocampe, sont beaucoup moins sollicitées lorsque la géolocalisation est utilisée.

En somme, si une utilisation de cette technologie a longtemps été privilégiée chez un individu, celui-ci pourrait ne plus être capable de se repérer sans, un constat également établi par Jean-Marc Lamory, ancien guide de montagne à l’origine de l’ouvrage S’orienter. Des techniques traditionnelles aux nouvelles technologies, paru en 2015.

Il se pourrait également que, dans un souci de confort et de gain de temps, l’utilisation massive du GPS puisse trouver ses raisons dans une capacité réduite des jeunes à simplement accepter de se perdre. Afin de pouvoir se déplacer de cette façon, il faudrait préalablement « se laisser aller aux sollicitations du terrain et des rencontres qui y correspondent », comme l’explique l’écrivain et poète Guy Debord dans sa théorie de la dérive.

Sources : Le MondeRevue des ressources

Yohan Demeure

Rédigé par Yohan Demeure

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.