L’Everest, le Mont Blanc, le Kilimandjaro ou le Mont Fuji, autant de montagnes célèbres pour leur capacité à accueillir, malgré les enjeux environnementaux qu’elles soulèvent, nombre d’ascensions humaines. Heureusement, il existe encore certains pics qui n’ont pas été dénaturés par l’Homme. Savez-vous quel est le plus haut sommet vierge du monde ?
Le Gangkhar Puensum, le plus haut sommet vierge du monde
Le Gangkhar Puensum, Gangkar Punsum ou encore Gankar Punzum (du dzongkha, langue nationale du Bhoutan : Les Trois Frères Spirituels), est une montagne située à la frontière entre le Bhoutan et la Chine, à l’Est de l’Himalaya, et culminant à 7570 mètres d’altitude. Il s’agirait aussi du plus haut sommet vierge du monde.
Légèrement plus élevé que le Kula Kangri et ses 7538 mètres, la proéminence du Gangkhar Puensum a été enregistrée à 2995 mètres. Le sommet présente une longue arête horizontale sur sa face nord au bout de laquelle se distingue un sommet secondaire, le Liankang Kangria (7535 mètres d’altitude). Le Gangkhar Puensum alimente trois rivières importantes : le Kuri Chhu, le Chamkhar Chhu, et le Mangde Chhu.
Une peu d’histoire
En 1883, au cours de sa troisième expédition au Tibet, l’explorateur indien Ugyen Gyatso aperçoit, de loin, le pic Kulha Kangri. Bien des années plus tard, en 1922, à l’occasion d’une mission diplomatique auprès du roi du Bhoutan Ugyen Wangchuck, le commissaire politique de l’officier britannique Frederick Bailey repère la position et l’altitude du Kula Kangri.
Le Chomolhari, estimé à 7326 mètres d’altitude, sommet situé à la frontière occidentale du Bhoutan, est gravi pour la première fois en 1937 par l’explorateur britannique Freddie Spencer Chapman et son sherpa, considéré comme le plus haut sommet du Bhoutan jusqu’en 1965.
En 1963, le géologue suisse Augusto Gansser est le premier à donner le nom de Ganker Punzum et à l’identifier comme le plus haut sommet du Bhoutan.
Pourquoi le sommet du Gangkhar Puensum n’a-t-il encore jamais été gravi ?
Situé dans une région reculée et difficile d’accès, le Gangkhar Puensum n’est pas la première destination que choisissent les alpinistes, qu’ils soient amateurs ou professionnels. L’absence d’infrastructures développées rend en effet l’organisation d’une telle expédition particulièrement compliquée. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir essayé par le passé : de 1985 à 1994, le Gangkhar Puensum fait régulièrement les frais d’ascensions humaines, mais son sommet reste vierge en raison de difficultés techniques, sanitaires ou météorologiques (oedèmes pulmonaires, chutes de neige, risques d’avalanche, vents violents, etc.).
À partir de l’année 1994, le gouvernement bhoutanais interdit l’ascension des monts dépassant les 6000 mètres en raison des croyances religieuses locales. Les sommets sont en effet considérés comme des lieux sacrés où résident des esprits et des divinités. L’interdiction se renforce en 2003 quand l’alpinisme est entièrement banni dans le pays pour préserver le caractère sacré des montagnes locales.