La galaxie abriterait de nombreuses planètes potentiellement habitables

exoplanète naine rouge
Crédits : Darryl Fonseka/istock

Une équipe d’astronomes a récemment déterminé que les deux tiers des planètes évoluant autour des étoiles naines rouges pourraient avoir leur surface brûlée par les forces de marées extrêmes induites par ces dernières. Autrement dit, cela signifie qu’environ un tiers de ces planètes pourraient potentiellement évoluer le long d’une orbite suffisamment proche et suffisamment douce pour retenir de l’eau liquide en surface. Les détails de l’étude sont publiés dans les Actes de l’Académie nationale des sciences.

Les naines rouges : des étoiles capricieuses

Les étoiles les plus courantes de notre galaxie, la Voie lactée, sont les naines rouges (environ 75% des effectifs). Ces objets sont plus petits et moins massifs que notre Soleil. Malgré leur petite taille, elles sont connues pour leur longévité. En effet, les naines rouges peuvent brûler leur combustible nucléaire de manière très efficace pendant des dizaines de milliards d’années, ce qui les rend plus stables et durables que les étoiles plus massives. Elles ont également une température de surface plus basse, ce qui leur donne cette couleur rouge caractéristique.

Compte tenu de leur omniprésence dans la galaxie, une question se pose : ces étoiles peuvent-elles abriter la vie ? Beaucoup pensent que non et pour cause : les naines rouges sont beaucoup plus actives que les étoiles plus classiques. Elles émettent en effet d’énormes éruptions stellaires susceptibles de détruire l’atmosphère des planètes situées un peu trop près. C’est pourquoi ces objets ont souvent été délaissés par les chasseurs d’extraterrestres.

Cependant, une étude nous avait révélé il y a quelques années que l’environnement pourrait ne pas être aussi mauvais que nous le pensions autour de ces étoiles. Il semblerait en effet que la répartition des éruptions sur les naines rouges soit davantage concentrée près des pôles.

planètes naine rouge
Vue d’artiste d’une exoplanète autour d’une naine rouge. Crédits : Darryl Fonseka/istock

Le problème des forces de marée

Cela étant dit, le fait d’évoluer très près de leur étoile (ce qui est essentiel pour capter un minimum de chaleur) rend également ces planètes sensibles aux forces de marée. Pour rappel, ces effets gravitationnels se produisent lorsque les objets sont soumis à l’influence gravitationnelle d’un autre corps massif. On observe alors des déformations et des perturbations sur les objets soumis à leur action.

Dans le cadre d’une étude récente, deux astronomes de l’Université de Floride ont tenté de déterminer le pourcentage de ces planètes soumises à ces forces de marée extrême qui ne sont naturellement pas compatibles avec la vie telle que nous la connaissons. En effet, au fur et à mesure que les planètes sont étirées et déformées par les forces gravitationnelles, la friction les réchauffe considérablement, au point de « cuire » leur surface.

Une étude encourageante

Pour ce travail, les astronomes ont utilisé les données du télescope Kepler et du satellite Gaia. Ils ont mesuré l’excentricité d’un échantillon de plus de 150 planètes autour de ces étoiles naines rouges. Toutes avaient à peu près la taille de Jupiter.

Notez par ailleurs que plus une orbite est ovale, plus elle est excentrique. En outre, plus une orbite est excentrique, plus les planètes proches de leur étoile (distance Mercure-Soleil) sont soumises au réchauffement des marées.

Les astronomes ont alors découvert que les étoiles avec plusieurs planètes étaient les plus susceptibles d’avoir le type d’orbites circulaires leur permettant de retenir l’eau liquide. À l’inverse, les étoiles avec une seule planète étaient les plus susceptibles de voir des marées extrêmes qui stériliseraient la surface.

De manière générale, les chercheurs ont déterminé qu’un tiers des planètes de ce petit échantillon avaient des orbites suffisamment douces pour héberger potentiellement de l’eau liquide. Cela signifie que la Voie lactée abrite potentiellement des centaines de millions de mondes susceptibles d’abriter la vie.