GAFAM : l’intelligence artificielle polluerait huit fois plus que prévu

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Crédits : Wikimedia Commons / BalticServers

Selon une enquête récente menée par un grand quotidien britannique, les géants que la tech sous-estimeraient les niveaux de pollution de leurs installations. Sont principalement soulignés les centres de données des GAFAM qui seraient une véritable catastrophe pour l’environnement.

Un écart entre les déclarations et la réalité

Rappelons tout d’abord que pour les entreprises technologiques, les centres de données sont indispensables au développement des intelligences artificielles, notamment les grands modèles de langage qui ont actuellement le vent en poupe. Or, il semble que ces sociétés aient grandement sous-estimé le coût énergétique de ce développement, selon une enquête réalisée par The Guardian et publiée le 15 septembre 2024.

Le quotidien britannique affirme en effet que l’empreinte carbone réelle de quatre géants de la tech sur la période 2020-2022 est 7,62 fois plus élevée que ce que ces sociétés ont elles-mêmes déclaré. On parle ici d’un écart de 662 %, une donnée évidemment source d’indignation. Au passage, les quatre géants de la tech dont il est ici question sont Apple, Facebook (Meta), Google et Microsoft, une partie des célèbres GAFAM.

Malheureusement, la situation pourrait être encore plus grave. En effet, l’enquête ne se limite pas seulement aux émissions de CO2 sur la période 2020/2022, soit avant l’actuel essor de l’IA de ces derniers mois. Il est donc facile d’imaginer que les GAFAM polluent encore davantage. De plus, il ne faut pas oublier Amazon, le dernier géant dont les données ne sont pas incluses dans l’enquête. La société de Jeff Bezos pourrait d’ailleurs être la plus polluante de toutes. Le Guardian rappelle également que les GAFAM ont parfois déclaré avoir atteint un bilan carbone nul, ce qui est évidemment loin de la réalité.

GAFAM
Crédits : SgtShyGuy / Wikimedia Commons

Une méthode bien rodée

À qui la faute ? The Guadian rappelle que pour le collectif Amazon Employees for Climate Justice, il est ici question de comptabilité créative. Plus précisément, les données communiquées par les géants de la tech incluent des certificats d’énergie renouvelable (CER), c’est-à-dire un genre de droit à polluer, dont le but est de garantir les efforts compensatoires d’une entreprise au niveau des énergies renouvelables. Seulement, voilà, le fait est que ces CER peuvent simplement s’acheter auprès d’autres sociétés qui font quant à elles de réels efforts.

Lorsque les entreprises polluantes achètent des CER, on parle alors de greenwashing qui facilite ainsi un certain laxisme en ce qui concerne les efforts pour l’environnement. Grâce à ces pratiques douteuses, le bilan carbone de ces sociétés devient plus propre malgré une poursuite des activités polluantes. La seule solution serait de mettre au point une nouvelle méthode de calcul basée sur les émissions réelles de chaque data center sans les interférences des fameux CER.