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Fusion nucléaire : cette start-up promet un « carburant miraculeux » pour 2024

atome nucléaire
Crédits : aleksandarnakovski / iStock

Une sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine est Ă  l’origine d’une importante levĂ©e de fonds. Son objectif serait de parvenir Ă  maĂ®triser la fusion nuclĂ©aire afin de rĂ©volutionner le secteur de l’énergie. En effet, cette Ă©nergie serait propre et infinie selon de nombreux experts.

Cent millions de degrés Celsius

Et si la clĂ© de l’avenir environnemental de la planète Ă©tait la fusion nuclĂ©aire ? Pour de nombreux chercheurs, cela ne fait pas l’ombre d’un doute. Les travaux scientifiques sur le sujet avancent petit Ă  petit. En aoĂ»t 2021, une expĂ©rience de fusion nuclĂ©aire a eu lieu au National Ignition Facility (NIF) aux États-Unis, Ă©tablissant un nouveau record. Citons Ă©galement le projet RĂ©acteur thermonuclĂ©aire expĂ©rimental international (ITER) qui avance Ă  son rythme.

Reste que les petites structures ayant pour ambition d’exploiter le principe de la fusion nuclĂ©aire Ă  des fins commerciales sont assez nombreuses. Parfois, leur projet s’avère prometteur et c’est le cas de celui de la start-up amĂ©ricaine Helion. En juin 2021, cette sociĂ©tĂ© avait affirmĂ© dans World Nuclear News avoir atteint cent millions de degrĂ©s Celsius avec le Trenta, son prototype de rĂ©acteur de 6e gĂ©nĂ©ration.

Objectif hélium 3

Selon un article de New Atlas du 8 novembre 2021, la somme levĂ©e par Helion atteint les 500 millions de dollars, auxquels ont contribuĂ© plusieurs investisseurs de renom. Citons par exemple Dustin Moskovitz, cofondateur de Facebook, Jeff Skoll ancien PDG d’eBay ou encore Sam Altman, Ă  la tĂŞte d’Open AI et Y Combinator. L’objectif de cette levĂ©e de fonds est tout simplement de construire Polaris, le prototype de 7e gĂ©nĂ©ration d’Helion. Or, si la sociĂ©tĂ© atteint les objectifs fixĂ©s d’ici 2024, celle-ci devrait obtenir 1,7 milliard de plus afin de continuer ses travaux.

Mais quelle est l’approche d’Helion en ce qui concerne la fusion nuclĂ©aire ? Habituellement, cette technique consiste Ă  produire de l’électricitĂ© en faisant tourner des turbines grâce Ă  la chaleur issue de la rĂ©action d’un tokamak, un dispositif de confinement magnĂ©tique expĂ©rimental (voir photo ci-après). Or, Helion explore un phĂ©nomène Ă©lectromagnĂ©tique très particulier. Ce dernier se produit lorsque les atomes de deutĂ©rium et d’hĂ©lium 3 dans le plasma se mĂŞlent sous la pression après une forte accĂ©lĂ©ration.

tokamak fusion nucléaire
Crédits : CRPP-EPFL, Association Suisse-Euratom / Wikipedia Commons

NĂ©anmoins, il semble que l’objectif premier de la start-up n’est pas de produire de l’électricitĂ© en fracassant ces atomes deutĂ©rium. En effet, il est davantage question d’hĂ©lium 3. Quinze Ă  vingt tonnes de ce « carburant miraculeux » pourraient alimenter chaque foyer amĂ©ricain durant une annĂ©e.

Ă€ terme, il n’est pas forcement question de concevoir d’énormes installations, mais plutĂ´t une importante quantitĂ© de rĂ©acteurs de taille rĂ©duite. Chacun d’entre eux alimenterait alors plusieurs milliers de foyers ou encore les plus Ă©nergivores des data centers. Enfin, Helion promet une absence d’impact sur l’environnement et un tarif dĂ©fiant toute concurrence, Ă  savoir environ dix dollars le MWh.