Le lanceur européen Vega devait placer deux satellites en orbite dans la nuit de lundi à mardi, dont un instrument français. Malheureusement, le second étage a commencé à dériver de sa trajectoire quelques minutes après le décollage, conduisant finalement à l’échec de la mission.
Vega est un lanceur léger de l’Agence spatiale européenne (ESA) dont le premier vol a lieu le 13 février 2012. Il est conçu pour lancer de petits satellites en orbite terrestre basse ou en orbite héliosynchrone. Le lanceur se compose de trois étages à propergol solide, surmontés d’un étage supérieur propulsé par un moteur-fusée brûlant des ergols liquides. Physiquement, imaginez un grand suppositoire de trente mètres de haut et d’un diamètre maximal de trois mètres pour une masse totale de 136 tonnes sur la balance.
L’une de ces fusées a décollé du Centre Spatial Guyanais à Kourou, en Guyane française, dans la nuit de lundi à mardi, à 01h52 (heure de Paris). Si au départ tout s’est déroulé sans encombre, les choses ont commencé à se gâter environ huit minutes après le grand départ. Concrètement, juste après que Vega ait enflammé son étage supérieur, appelé Avum, ce dernier a commencé à dévier de sa trajectoire.
« Cela signifie que sa vitesse n’était plus nominale« , a déclaré le PDG d’Arianespace, Stéphane Israël. Cette dérive de trajectoire a finalement conduit à l’abandon de la mission. « Les analyses des données de la télémesure sont en cours pour préciser les raisons de cet échec« , a indiqué par la suite Arianespace dans un communiqué.
Deux satellites perdus
Pour ce deuxième lancement de l’année, Vega devait placer deux satellites à 700 kilomètres d’altitude. Le premier, SEOSAT-Ingenio (750 kg), était le premier satellite d’observation de la Terre espagnol pour le compte de l’ESA et de l’Espagne.
Le second, Taranis (175 kg), était le premier satellite conçu pour observer les phénomènes électromagnétiques radiatifs et lumineux survenant à des altitudes comprises entre 20 et 100 km au-dessus des orages. Fruit de quinze ans de travail, cet instrument avait été développé en coopération avec le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) et le centre national de la recherche scientifique (CNRS) pour le compte du centre national des études spatiales (CNES) français.
« Je tiens à présenter mes plus sincères excuses à mes clients pour cette mission« , a poursuivi Stéphane Israël. « Nous devons maintenant analyser et comprendre« .
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— CNES (@CNES) November 17, 2020
Cette nouvelle anomalie est le second dysfonctionnement majeur de la fusée Vega en moins de deux ans. En juillet 2019, l’un de ces lanceurs avait en effet échoué lors du lancement d’un satellite pour le compte des Émirats arabes unis. Là encore, la mission avait dévié de sa trajectoire peu après la séparation du premier étage et l’allumage du deuxième.
Plus récemment, rappelons que Vega a également lancé avec succès 53 petits satellites pour le compte de 21 clients différents.