Décollage de Vega-C
Décollage de Vega-C. Crédits : ESA

La fusée européenne Vega-C s’envole pour la première fois depuis son échec de 2022

Deux ans après un échec retentissant, la fusée européenne Vega-C a réalisé un retour triomphal dans le ciel. Jeudi 5 décembre, la fusée a en effet lancé avec succès le satellite d’observation de la Terre Sentinel-1C et marqué ainsi une étape importante pour l’industrie spatiale européenne. Cette mission réussie, menée depuis Kourou, en Guyane française, illustre la capacité de résilience de l’Europe dans un secteur stratégique marqué par une concurrence internationale accrue.

Un lancement attendu après des défis techniques

Exploitée par la société française Arianespace, Vega-C a repris son activité avec cette mission, initialement prévue pour le 4 décembre, mais reportée d’un jour en raison d’un problème mécanique au niveau du portique de lancement. Ce vol représente la troisième mission de Vega-C et la première depuis la perte d’une charge utile en décembre 2022 due à une défaillance du deuxième étage.

Pour résoudre les problèmes identifiés lors de l’échec précédent, la fusée a fait l’objet de modifications importantes, notamment au niveau de la conception et de la fabrication de la tuyère du moteur-fusée du deuxième étage. Ces ajustements ont permis à Vega-C de revenir avec une fiabilité renforcée.

Le retour en vol de Vega-C arrive à un moment critique pour l’Europe spatiale. La fusée comble une lacune importante dans la gamme des lanceurs européens en offrant une alternative de taille moyenne entre les petits lanceurs et les plus grandes fusées comme Ariane 6. Avec un carnet de commandes qui inclut quinze lancements, Vega-C se positionne comme un acteur clé pour les futures missions européennes.

Toutefois, l’innovation ne s’arrête pas là. L’Agence spatiale européenne (ESA) a déjà lancé le développement de Vega-E, une version améliorée de Vega-C. Doté d’un moteur à oxygène liquide et méthane (M-10), ce nouveau modèle promet d’être plus performant et plus respectueux de l’environnement.

Sentinel-1C : un atout stratégique pour l’observation de la Terre

Le succès de jeudi n’est pas anodin : il s’agissait de mettre en orbite Sentinel-1C, un satellite essentiel au programme d’observation Copernicus de l’Union européenne. Il est destiné à remplacer Sentinel-1B, hors service depuis une panne technique en 2022. Sentinel-1C, qui s’est parfaitement inséré dans une orbite héliosynchrone à environ 700 km d’altitude, travaillera en tandem avec Sentinel-1A pour fournir une couverture complète de la Terre en images haute résolution.

Vega-C Sentinel-1
Illustration d’un satellite Sentinel-1. Crédits : ESA

Il incarne ainsi une nouvelle génération de satellites d’observation conçus pour des applications variées allant de la surveillance des catastrophes naturelles à la gestion des ressources naturelles. Équipé d’un radar à synthèse d’ouverture (SAR) en bande C, ce satellite peut observer la Terre avec précision, quelles que soient les conditions météorologiques ou d’éclairage.

Une innovation majeure de Sentinel-1C réside dans son système d’identification automatique (AIS) qui permettra aux navires de s’identifier et d’éviter les collisions lorsqu’ils sont hors de portée des systèmes radar terrestres. Cette fonctionnalité élargit les capacités du programme Copernicus, déjà réputé pour son impressionnante production de données. Depuis le lancement du premier satellite Sentinel-1, plus de quatorze millions de produits basés sur les données collectées ont été rendus disponibles, représentant plus de trente pétaoctets de données.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.