La fusée sur le point de frapper la Lune n’est pas celle de SpaceX

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Crédits : Wikimedia Commons/Georges Melies

Il y a environ trois semaines, Sciencepost rapportait que l’étage supérieur d’une fusée Falcon 9 s’apprêtait à frapper la Lune le 4 mars prochain. En réalité, il s’agit probablement d’un étage de fusée chinoise lancée en octobre 2014.

C’est Bill Gray, spécialiste des objets géocroiseurs, qui fut à l’origine de cette histoire. Il y a quelques jours, l’astronome rapportait en effet que l’étage supérieur d’une fusée Falcon 9, chargé de placer en orbite le satellite Deep Space Climate Observatory (DSCOVR) en février 2015 à plus d’un million et demi de kilomètres de la Terre, était sur le point de croiser de frapper notre satellite. L’impact devait avoir lieu le 4 mars prochain sur la face cachée de la Lune, au niveau de l’équateur.

Tout semblait désigner cet étage en particulier. Après avoir terminé sa longue combustion, la structure n’avait en effet plus assez de carburant pour être redirigée dans l’atmosphère terrestre avant de brûler. Elle manquait également d’énergie pour échapper à la gravité du système Terre-Lune. Ainsi, depuis son lancement, ce reste de fusée évolue en une orbite chaotique.

Dans le cadre d’observations de suivi, ce dernier s’était également présenté à l’heure prévue, se déplaçant sur une orbite devant le mener raisonnablement vers la Lune dans quelques jours. D’après le spécialiste, l’étage  de quatre tonnes devrait ainsi toucher la Lune à une vitesse d’environ 2,58 km/s. Finalement, il s’avère que la structure n’est pas américaine.

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Crédits : Pexels/Pixabay

Une fusée chinoise lancée en 2014

Bill Gray a en effet reconnu son erreur lui-même sur son site Web ce samedi, après avoir été interpellé par Jon Giorgini, ingénieur du Jet Propulsion Laboratory (JPL) de la NASA. D’après les dernières observations, la trajectoire de « l’étage DSCOVR » ne s’était pas particulièrement rapprochée de la Lune comme c’était prévu, du moins, pas suffisamment pour la frapper dans un avenir proche.

Ces nouvelles données ont donc incité Bill Gray à approfondir ses recherches pour identifier d’autres candidats potentiels. Il en a rapidement trouvé un : l’étage supérieur d’une fusée chinoise Longue Marche 3C, à l’origine du lancement de la mission Chang’e 5-T1, lancée en octobre 2014. Cette mission devait envoyer un petit vaisseau sur la Lune comme test précurseur pour une éventuelle mission de retour d’échantillons lunaires.

D’après l’astronome, l’heure de lancement et la trajectoire lunaire correspondent quasi exactement à l’orbite de l’objet qui frappera la Lune en mars.

Que la structure soit chinoise ou américaine ne change pas grand-chose. Au bout du compte, il y aura un nouveau cratère sur la Lune. Les satellites actuellement en orbite autour de la Lune, comme le Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) de la NASA, en profiteront pour collecter des données sur la matière excavée.