Une nouvelle page s’est écrite dans le domaine spatial chinois avec le lancement réussi de la fusée Gravity-1 par Orienspace depuis un navire situé dans la mer Jaune ce jeudi 11 janvier. Le véhicule est ainsi aujourd’hui devenu la plus puissante des fusées commerciales chinoises. C’est également le lanceur à combustible solide le plus puissant à avoir accompli une mission orbitale.
Gravity-1 fait une entrée remarquée
Dotée d’une capacité de charge utile impressionnante de 6 500 kilogrammes en orbite terrestre basse (LEO), la fusée Gravity-1 a réalisé son premier lancement réussi en déployant trois satellites météorologiques commerciaux Yunyao-1 sur leur orbite prévue, selon les déclarations d’Orienspace.
Cela ne marque que le début des ambitions spatiales de la société qui travaille actuellement sur le développement de deux autres modèles : Gravity-2 et Gravity-3. Le premier, dont le lancement est prévu en 2025, présentera un étage central à carburant liquide et des propulseurs de fusée à poudre, avec une capacité de charge utile estimée à 25,6 tonnes vers LEO. Le second, une version ultérieure, devrait atteindre une capacité de charge utile d’environ 30,6 tonnes vers LEO.
Cette avancée s’inscrit dans le contexte d’une accélération remarquable du programme spatial chinois, avec pas moins de 67 lancements réalisés en 2023, notamment grâce à la participation croissante du secteur privé dans ces missions orbitales.

Quels avantages ?
Un aspect notable de cette réalisation est le choix de lancer la fusée depuis un navire en mer Jaune. Cette approche présente des avantages significatifs. Lancer une fusée depuis un navire en mer permet notamment de minimiser les risques associés aux retombées potentielles de débris. En cas de défaillance ou d’échec partiel de la mission, les étages de la fusée ou d’autres composants peuvent en effet retomber plus facilement dans l’océan plutôt que sur des zones habitées. Cette mesure de sécurité est cruciale pour prévenir des accidents potentiels et protéger la vie et les biens dans des régions densément peuplées. Comparativement, les lancements depuis des installations intérieures nécessitent souvent des zones d’exclusion aérienne et terrestre importantes pour garantir la sécurité en cas d’incident.
En outre, le recours à une plateforme mobile, telle qu’un navire, offre une flexibilité considérable dans le choix des sites de lancement. Le navire peut en effet être positionné stratégiquement dans différentes zones océaniques en fonction des exigences de la mission, des conditions météorologiques et d’autres paramètres. Cela élargit les possibilités d’angles de lancement, permettant ainsi aux opérateurs de sélectionner la trajectoire optimale pour atteindre l’orbite souhaitée.
La mobilité de la plateforme en mer offre enfin une adaptabilité en cas de changements de dernière minute, offrant une marge de manœuvre précieuse pour s’adapter aux conditions en constante évolution.
