Une étude récente met en lumière une découverte alarmante : la consommation de cannabis à forte puissance laisse une empreinte distincte sur l’ADN. Alors que la prévalence de la consommation de cannabis augmente, notamment chez les jeunes, comprendre ses effets biologiques, en particulier sur la santé mentale, devient crucial.
Le THC, un composé aux multiples effets
Le cannabis a fait l’objet de nombreuses études au cours des dernières décennies, surtout avec la montée en popularité de sa consommation à des fins récréatives et médicales. Parmi les principaux composés du cannabis, le delta-9-tétrahydrocannabinol (THC) est le plus connu pour ses effets psychoactifs, tandis que le cannabidiol (ou CBD) est souvent cité pour ses propriétés apaisantes et anti-inflammatoires.
Lorsqu’il est consommé, le THC interagit avec le système endocannabinoïde du corps qui joue un rôle crucial dans la régulation de plusieurs fonctions physiologiques. Sa consommation peut alors provoquer une variété d’effets allant d’une euphorie intense à une relaxation profonde en fonction de la dose et de la puissance du cannabis. Les utilisateurs peuvent alors ressentir une augmentation de la créativité et une altération de la perception du temps, ce qui contribue souvent à la recherche de sensations nouvelles. Cependant, ces effets bénéfiques peuvent rapidement s’accompagner d’effets indésirables, notamment des troubles de la mémoire à court terme, une confusion et, chez certains individus, des épisodes d’anxiété ou de paranoïa.
Il est également important de noter que les effets du THC peuvent varier considérablement d’une personne à l’autre, en fonction de facteurs individuels tels que la génétique, l’expérience préalable avec le cannabis et l’état de santé mental. De plus, la consommation de cannabis à forte puissance est associée à un risque accru de développer des troubles psychotiques, surtout chez les personnes qui ont des prédispositions génétiques ou des antécédents de troubles mentaux. Cela soulève des préoccupations quant à l’utilisation récréative du cannabis, particulièrement parmi les jeunes, dont le cerveau est encore en développement et plus vulnérable aux effets du THC.

Comprendre l’impact du cannabis sur l’ADN
Une étude récente publiée dans Molecular Psychiatry jette un nouvel éclairage sur l’impact biologique de la consommation de cannabis, en particulier des variétés à forte puissance définies comme ayant une teneur en THC de 10 % ou plus.
Ce travail, dirigé par le professeur Marta Di Forti de l’Université King’s College de Londres, a révélé que la consommation régulière de cannabis à forte puissance modifie la méthylation de l’ADN, un processus chimique qui régule l’expression des gènes sans altérer leur séquence. En d’autres termes, même si l’ADN reste inchangé, la façon dont il s’exprime peut être modifiée par des facteurs environnementaux, tels que l’exposition au cannabis.
Dans le détail, les chercheurs ont analysé des échantillons de sang provenant de 682 participants, dont certains avaient vécu un premier épisode de psychose, tandis que d’autres n’avaient jamais présenté de troubles psychotiques. Les résultats ont montré que les consommateurs fréquents de cannabis à forte puissance présentaient des changements significatifs dans des gènes liés à la fonction mitochondriale et immunitaire, notamment le gène CAVIN1.
Ces modifications peuvent alors non seulement influencer la production d’énergie dans les cellules, mais également la réponse immunitaire. Or, nous savons que si elles sont perturbées, ces fonctions peuvent avoir des conséquences sur la santé mentale et physique d’un individu. Cette étude est donc particulièrement préoccupante, car elle suggère que l’impact du cannabis sur l’ADN pourrait jouer un rôle dans le développement de troubles psychotiques chez certains individus. Ces recherches soulignent ainsi la nécessité d’une compréhension approfondie des effets à long terme de la consommation de cannabis.