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La centrale de Fukushima déverse désormais ses eaux usées dans l’océan

Le Japon a commencé à rejeter les eaux usées de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi dans l’océan Pacifique malgré les objections régionales et nationales. Trois autres campagnes de rejet seront également programmées avant mars 2024. Selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), la qualité de cette eau serait conforme aux normes de sécurité internationales.

Un problème de stockage pour les eaux usées de Fukushima

La centrale nucléaire de Fukushima Daiichi avait été gravement endommagée par un séisme et le tsunami survenu en mars 2011. Au fil des années, la Tokyo Electric Power Company (TEPCO), l’opérateur de la centrale, avait dû faire face à la gestion et au stockage de grandes quantités d’eau contaminée provenant du refroidissement des réacteurs endommagés. On estime qu’environ 1,48 millions de tonnes d’eau (l’équivalent de 540 piscines olympiques) utilisées pour refroidir les réacteurs sont stockées dans mille conteneurs en acier dans la centrale électrique. Le problème est que le site est désormais proche de sa pleine capacité.

Cette eau a depuis été traitée pour réduire la teneur en radionucléides. Cependant, certains isotopes, comme le tritium, restent encore présents. Il s’agit en effet d’un isotope de l’hydrogène très difficile à éliminer. Pour rappel, le tritium a une demi-vie de 12,33 ans et en se désintégrant, il se transforme en hélium.

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La centrale de Fukushima dévastée par le tsunami en 2011. Crédits : RyuSeungil/iStock

Quatre campagnes de rejet

En avril 2021, le gouvernement japonais et la TEPCO avaient finalement annoncé leur intention de libérer progressivement l’eau traitée dans l’océan Pacifique en passant par une canalisation qui s’étend sur un kilomètre, soutenant que ce tritium était présent à des niveaux très faibles. De ce fait, il ne représente pas de risque majeur pour la santé humaine à ces concentrations.

L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), l’organisme de surveillance atomique de l’ONU, est du même avis . Les autorités ont en effet approuvé en juillet dernier le premier des quatre rejets d’eau contaminée prévu. « Les installations nucléaires rejettent régulièrement du tritium dans les cours d’eau du monde entier« , a déclaré Tony Hooker, de l’Université d’Adélaïde en Australie, spécialisé dans la radioprotection. « Pendant des décennies, il n’y a eu aucun effet néfaste sur l’environnement ou la santé », a-t-il ajouté.

TEPCO a de son côté déclaré avoir dilué les eaux usées pour réduire les niveaux de radioactivité restants à 1 500 becquerels par litre, ce qui est bien en dessous de la norme de sécurité nationale japonaise de 60 000 becquerels. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) limite quant à elle cette radioactivité de l’eau potable à 10 000 becquerels par litre.

Pour ce premier rejet, l’opérateur de l’usine TEPCO a activé les pompes de transfert d’eau de mer peu après 13 heures, heure locale, ce jeudi 24 août. Les experts estiment qu’il faudra un peu plus de deux semaines pour rejeter les quelque 7 800 mètres cubes d’eau dans la mer.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.