Depuis plusieurs années, la Station Spatiale internationale rencontre des problèmes de fuite. Récemment, l’agence spatiale russe Roscosmos a reconnu dans un communiqué avoir observé une nouvelle fuite d’air dans son propre segment. Ces fuites d’air dans l’ISS représentent-elles un danger pour l’équipage et à quoi sont-elles dues ? Voici ce qu’il faut retenir de cette annonce.
Une fuite dans la Station Spatiale internationale
Comme le dit le service de presse russe, « les spécialistes détectent une fuite d’air à bord de l’ISS ». L’annonce a ensuite été confirmée par Joel Montalbano, ingénieur et chef de projet pour la station qui travaille pour la NASA. Il précise qu’il y a « une zone à l’extrémité de la Station spatiale internationale où nous avons constaté une fuite. Il y a une petite fuite. Nous avons constaté une augmentation de la fuite environ une semaine avant le récent lancement et l’amarrage de Progress ».
Il s’est toutefois montré rassurant en expliquant que cette fuite d’air continue observée dans le segment russe avait certes bel et bien augmenté, mais sans pour autant constituer une menace pour la sécurité de l’équipage, les opérations menées à bord de l’engin ou la station elle-même. Les officiels Russes chez Roscosmos ont par ailleurs rappelé que des spécialistes s’attelaient à sa surveillance et que l’équipage travaillait régulièrement à la localisation et la réparation des potentiels points de fuite.
Un problème qui commence à dater
Reste que ce n’est pas la première fois que de tels problèmes surviennent. En août 2020 déjà, la Russie rapportait une première fuite dans le module Zvezda. Grâce à des feuilles de thé, les membres de l’équipe russe sur place à l’époque avaient localisé ce qui semblait en être la cause, mais d’autres zones sujettes aux fuites avaient ensuite été aussi signalées en novembre 2021, toujours dans le segment russe. En décembre 2022, de l’ammoniac s’était échappé de la capsule Soyouz de l’équipage amarrée à la Station et une autre fuite similaire a été repérée en février 2023 sur le vaisseau de ravitaillement Progress.
Plus récemment, en octobre, du liquide de refroidissement s’était échappé d’un radiateur externe de secours du nouveau laboratoire scientifique russe Nauka. Là encore, Roscosmos avait certifié que le système principal de contrôle de température ne rencontrait aucun dysfonctionnement pouvant mettre en danger l’équipage et la station.
La Russie, prête à se détourner de l’ISS
Les enquêtes menées par la Russie sur les incidents évoqués tantôt ont toujours écarté toute défaillance matérielle et expliqué ces fuites par des impacts de météoroïdes minuscules ou par la vétusté de l’ISS. L’agence spatiale russe estime en effet que l’équipe à bord doit passer de plus en plus de temps à assurer l’ entretien et les réparations de cette station vieillissante, au détriment des expériences scientifiques.
Pour ne rien arranger, l’ISS, symbole de la collaboration à l’échelle internationale après la guerre froide, reste l’un des derniers endroits où la coopération entre la Russie et l’Occident perdurent, mais plus pour très longtemps. Si Bill Nelson, le directeur de la NASA, a annoncé que la Station spatiale internationale sera désorbitée en 2030-2031, la Russie n’attendra en effet pas si longtemps. Avec la guerre en Ukraine et les sanctions qui visent les dirigeants russes suite aux opérations militaires menées sur place, le pays a en effet annoncé vouloir se retirer après 2024, mettant ainsi fin à la dernière entente entre les deux puissances.
Tout comme la Chine, la Russie va en outre se doter de sa propre station spatiale. Vladimir Poutine souhaite en effet voir le premier segment de la nouvelle station en orbite dès 2027.