Les murs de Mount Vernon, la demeure historique de George Washington, renferment une multitude de secrets, dont certains sont à peine dévoilés. Au cours du projet de revitalisation de ce site emblématique, des archéologues ont en effet mis au jour près de trente bouteilles en verre datant du dix-huitième siècle sous son plancher qui renferment des fruits parfaitement conservés. Ce trésor rare et précieux offre ainsi un aperçu unique de la vie à cette époque.
Une découverte exceptionnelle
Mount Vernon est une célèbre plantation historique située en Virginie, aux États-Unis, le long du fleuve Potomac. Elle est principalement connue pour avoir été la résidence principale de George Washington, le premier président des États-Unis et l’un des Pères fondateurs du pays. L’homme aurait hérité de la propriété en 1754 où il vécut avec sa famille jusqu’à sa mort en 1799.
En mai de cette année, lors des travaux de restauration, deux bouteilles contenant des fruits et des noyaux ont été découvertes intactes dans la cave de la résidence. Depuis lors, une trentaine d’autres bouteilles ont été exhumées, la plupart d’entre elles avec leur contenu encore préservé après plus de 250 ans.
En collaboration avec le service de recherche agricole du ministère de l’Agriculture des États-Unis, les archéologues de Mount Vernon ont entrepris une analyse minutieuse des bouteilles et de leur contenu. Jusqu’à présent, les résultats ont révélé 54 noyaux de cerises, 23 tiges et de la pulpe. Des recherches ADN sont en cours pour identifier précisément les espèces de fruits présentes, bien que la germination des noyaux soit compromise par leur long séjour immergé dans l’eau.

Un témoignage des compétences des esclaves et de l’histoire culinaire
Outre leur valeur scientifique, ces bouteilles offrent un précieux aperçu des pratiques alimentaires et des compétences des personnes qui vivaient à Mount Vernon au dix-huitième siècle. Selon les chercheurs, il est probable que les esclaves, responsables de la cueillette et de la préparation des fruits, aient joué un rôle crucial dans cette conservation.
Les archéologues ont en effet observé des détails microscopiques révélateurs lors de l’analyse des bouteilles. Les cerises étaient notamment cueillies avec soin, les tiges étant laissées attachées aux fruits. Cette pratique minutieuse indique une connaissance approfondie des techniques de conservation de l’époque. Laisser les tiges attachées aux cerises permettait en effet de prolonger la durée de conservation des fruits en maintenant leur fraîcheur et leur intégrité.