Dans un article publié récemment par un grand quotidien américain, plusieurs chercheurs ont évoqué une solution possible pour contrer le pourrissement trop rapide des fruits et légumes. Cependant, cette solution est à appliquer dans des conditions optimales.
Certains fruits et légumes sont climactériques
Tout d’abord, évoquons le fait qu’en France, presque 40 kg de nourriture sont jetés en moyenne chaque année par habitant, soit pas moins de dix millions de tonnes. Or, il s’avère que les fruits et légumes (FL) représentent 42 % du gaspillage alimentaire global dans notre pays, comme l’expliquait l’association Save4planet en 2022. Il s’agit en outre d’un phénomène mondial. Évoquons un autre aspect du problème : les émissions de gaz à effet de serre (GES) des FL sont assez faibles, mais représentent tout de même 3 % des émissions totales provenant de l’agriculture.
Si les producteurs, distributeurs et consommateurs négligent parfois l’importance du gaspillage, il s’avère que les fruits et légumes pourrissent aussi parfois trop vite. En s’intéressant de plus près au phénomène, il est important de souligner que certains FL sont climactériques et d’autres ne le sont pas. Les FL climactériques continuent de mûrir en émettant de l’éthylène, à savoir une hormone végétale naturelle. Or, cet éthylène est susceptible d’entrer en contact avec les denrées qui ne sont pas climactériques et d’accélérer ainsi leur mûrissement et leur pourrissement.
Parmi les FL climactériques, nous retrouvons les bananes, les tomates, les pommes ou encore les melons et les avocats. Du côté des FL non climactériques, citons les carottes, les agrumes, les brocolis, les concombres et les légumes verts.

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Crédits : cyano66 / iStockUtiliser des absorbeurs d’éthylène
Il existe toutefois une solution pour protéger les FL non climactériques et donc plus sensibles à l’éthylène. Plusieurs experts américains se sont d’ailleurs exprimés sur la question dans un article publié par le Washington Post le 25 février 2024, à savoir Randy Worobo, professeur de sciences alimentaires à l’Université Cornel, Elizabeth Mitcham, professeure à l’Université de Californie à Davis et Alexis Hamilton, professeur adjoint au département de science et technologie alimentaires à Virginia Tech.
La solution n’est autre que les absorbeurs d’éthylène qui peuvent être placés à l’extérieur et à l’intérieur du réfrigérateur. L’objectif est simple : réduire la quantité d’hormones à laquelle les FL plus sensibles sont exposés et ralentir ainsi leur maturation. Une zone d’ombre subsiste néanmoins. En effet, il n’existe pour l’heure aucune preuve scientifique que les absorbeurs retiennent assez de gaz pour avoir un impact significatif sur le mûrissement. Il faut dire qu’en général, ces absorbeurs sont relativement petits et peuvent être assez rapidement saturés.
Toutefois, en les utilisant en quantité non négligeable et en les répartissant intelligemment, ils pourraient bel et bien se révéler efficaces. Il faut par ailleurs les placer de manière à leur donner un peu d’espace. En effet, les mettre dans des endroits saturés est complètement inutile.