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Freiner la croissance des cellules cancéreuses en les affamant, une nouvelle approche

Crédits : Qimono/Pixabay

Une équipe internationale de chercheurs de l’Université McGill à Montréal vient de découvrir une nouvelle approche pour empêcher la croissance des cellules pulmonaires cancéreuses, à savoir bloquer leurs sources de nutrition pour les affamer.

À l’Université McGill de Montréal, la chercheuse Emma Vincent a mené une équipe internationale de chercheurs pour réaliser une avancée dans la compréhension du fonctionnement des cellules cancéreuses, en réussissant à déterminer les programmes métaboliques utilisés dans leur croissance. De nouvelles méthodes de traitement du cancer du poumon pourraient en découler.

Leurs travaux, publiés dans la revue médicale Molecular Cell, expliquent que le métabolisme des cellules cancéreuses est totalement différent de celui des autres cellules, car elles ont besoin d’un apport énergétique important pour leur prolifération rapide. Cet apport énergétique provient d’un élément nutritif, le sucre. « Le taux d’utilisation du glucose par les cellules cancéreuses est des dizaines, voire des centaines de fois plus élevé que celui des cellules normales ». Lorsque ce sucre vient à manquer, ce sont d’autres sources de nutrition qui sont sollicitées pour assurer la croissance des cellules cancéreuses.

Alors, c’est justement cette réponse des cellules cancéreuses lorsque le glucose vient à manquer qui a été observée par les scientifiques sur l’exemple du type de cancer pulmonaire le plus répandu, le cancer du poumon. Il a été constaté que lorsque le sucre manque, certaines cellules pulmonaires cancéreuses se nourrissent plutôt de glutamine, et de plus, utilisent une enzyme appelée PEPCK pour reprogrammer leur métabolisme. « Nous avons découvert que certaines cellules cancéreuses expriment également l’enzyme PEPCK, ce qui leur confère la capacité de transformer la glutamine en énergie et en divers éléments favorisant leur croissance. Grâce à ce changement métabolique, l’enzyme PEPCK permet non seulement aux cellules cancéreuses de survivre, mais également de continuer à proliférer en période de famine » explique le Pr. Russell Jones, participant aux travaux.

Cette enzyme pourrait jouer un rôle clé dans la maladie chez l’homme, les chercheurs ayant observé une augmentation de son taux dans les tissus de patients atteints de cancer du poumon. En inhibant cette enzyme chez la souris, il a été possible de ralentir la croissance tumorale. « La compréhension des mécanismes utilisés par les cellules cancéreuses pour s’adapter à leur environnement offre de nouvelles possibilités de traitement pour cette maladie mortelle », déclare le Pr. Russell Jones.

Source : molecularcell

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Rédigé par David Louvet-Rossi