Frappé brutalement par la crise, le pétrole est massivement stocké en mer dans des supertankers

petrole supertanker
Crédits : United States Navy / Wikipedia

En raison de la pandémie de Covid-19, la demande en pétrole est très basse, si bien que les prix chutent inexorablement. Alors que les réserves sont pleines, on utilise des supertankers pour stocker le surplus d’or noir dans l’attente d’une amélioration de la situation.

Un baril en dessous de zéro dollar

Du jamais vu ! Ce lundi 20 avril 2020, le baril de pétrole brut coté à New York est tombé à moins de zéro dollar après plusieurs semaines de chute. Le lendemain, les détenteurs de pétrole ont été obligés de payer les acheteurs. En effet, le prix du baril est tombé à -37,63 dollars ! Cette situation incroyable est la conséquence directe de l’épidémie de Covid-19, ayant généré un fort ralentissement des activités humaines.

Le 19 avril 2020, The Guardian évoquait une très possible augmentation massive des besoins de stockage dans les prochains jours. Or, il est question d’une quantité énorme, à savoir entre 500 millions et 1 milliard de barils. Ainsi, des supertankers ont été loués pour stocker l’excédent de pétrole. Chaque navire peut contenir environ 2 millions de barils. Au moment de la publication de l’article du quotidien britannique, une flotte de navires stockaient déjà l’équivalent de 160 millions de barils !

La dernière fois que des quantités similaires de pétrole étaient stockées de la sorte remonte à 2009. En pleine période de trouble économique, les producteurs avaient stocké environ 100 millions de barils.

baisse prix pétrole
Crédits : Nadji jojo / Wikipedia

Réagir face à l’effondrement des marchés

Pour les producteurs et acquéreurs, la facture fait mal. Outre la baisse du baril du pétrole et le fait de vendre le produit à perte, la location des supertankers est très coûteuse. En effet, il est question de 335 000 dollars par jour et par bateau, une somme ayant doublé depuis le mois de mars. Face à cette situation inédite, les pays exportateurs ont néanmoins réagi. Le 12 avril 2020, ces derniers ont trouvé un accord pour produire moins et tenter de stabiliser le marché. Selon certains spécialistes, même si cette mesure fonctionne, le retour à la normale n’interviendrait pas avant l’année prochaine.

Avec plus de 2,5 millions de cas pour environ 180 000 décès, le bilan actuel de la pandémie de Covid-19 est évidemment non définitif. Si la moitié de l’humanité est actuellement en confinement, il faut savoir que rien n’indique une reprise importante des activités après le déconfinement. Par ailleurs, ce déconfinement se fera petit à petit et tous les pays ne seront pas concernés au même moment.