La France lance la traque aux météorites

Crédits : AdinaVoicu / Pixabay

Inauguré ce mardi et constitué d’une soixantaine caméras implantées partout en France, le réseau FRIPON a pour objectif de tracer l’origine des météorites tombées sur le territoire, et faciliter leur recueil.

Les météorites se font de plus en plus discrètes. Plus précisément, nous sommes aujourd’hui trop « occupés » pour les trouver. Chaque année, ces morceaux de petites planètes formées en même temps que le soleil et son cortège planétaire tombent par dizaines en France. Mais alors qu’au 19e siècle, une météorite était retrouvée tous les deux ans environ, du fait de l’évolution de nos modes de vie, cette fréquence est passée depuis le 20e siècle à une météorite tous les 10 ans.

De ce constat est né le projet FRIPON – Fireball Recovery and Interplanetary Obervation Network – Pour pallier le manque de témoins visuels de la chute de météorites, FRIPON part en chasse, et dote le territoire d’un réseau d’une centaine de cameras et de récepteurs radio, constituant ainsi le réseau de ce type le plus dense d’Europe. Un maillage discret, mais nécessaire, qui permettra de déterminer avec précision la provenance de ces témoins de l’Histoire, mais également d’obtenir des indications précises sur le lieu de leur chute afin de recueillir des météorites fraîchement tombées.

« Les météorites sont les fragments de petits corps qui ont pu évoluer depuis la formation du système solaire et donc ils nous renseignent à partir de quoi se sont formés les planètes », explique Brigitte Zanda, chercheuse au Muséum national d’Histoire naturelle. « Les planètes, c’est le même matériau, mais qui s’est aggloméré par des processus complexes et qui ensuite, dans le cas de grosses planètes a fondu. La terre n’est pas homogène en composition, elle a un noyau, un manteau, une croûte ; et si on pouvait tout mélanger, on retrouverait la composition des météorites primitives », poursuit-elle.

ChingaMeteorite
H. Raab

Comprendre comment et à partir de quoi la Terre s’est formée il y a plus de 4,5 milliards d’années est un enjeu très ambitieux. Pour cela, l’équipe derrière le projet va s’appuyer sur des bénévoles pour récupérer les échantillons sur le terrain.

Enfin, une autre motivation majeure du projet FRIPON est de former le public à la reconnaissance des météorites. Ainsi le projet s’articule avec Vigie-Ciel, un programme de science participative porté par le Muséum national d’Histoire naturelle. Destiné à faire découvrir les météorites et à éduquer à leur reconnaissance, Vigie-Ciel repose sur la construction d’un site web participatif et d’un réseau humain de correspondants régionaux pédagogiques et académiques. Le site permettra notamment au public de rapporter ses observations de météores, de diagnostiquer ses trouvailles, et de s’informer sur les campagnes de recherche sur le terrain en cours ou passées.

Source : Agencenationalerecherche