La France s’apprête à financer une mission spatiale innovante dirigée par Thales Alenia Space. Prévue pour la fin de la décennie, elle vise à capturer et inspecter de petits satellites dans le cadre du programme européen EROSS. Ce projet est soutenu financièrement par l’agence spatiale française CNES et la banque d’investissement publique Bpifrance.
Le programme EROSS : une base technologique avancée
EROSS (European Robotic Orbital Support Services) est un programme européen visant à démontrer les capacités de rendez-vous et de service en orbite terrestre basse. Financé par la Commission européenne, EROSS se concentre plus précisément sur le développement de technologies permettant de prolonger la vie des satellites, de les ravitailler, de les réparer, et même de les assembler ou de remplacer leurs charges utiles.
Pour opérer, le satellite de service, environ trois fois plus grand que le satellite client, sera équipé d’un bras robotisé capable de saisir une partie de sa cible. Notez que ce programme vise des satellites « préparés », c’est-à-dire des satellites conçus avec des interfaces spécifiques pour faciliter les opérations de service en orbite, telles que l’inspection, le ravitaillement, et la maintenance.
La mission DIANE
Contrairement à EROSS, la mission DIANE (Démonstration d’Inspection et Amarrage Novatrice Embarquée), supervisée par Thales Alenia Space, concernera des satellites non préparés, donc non conçus pour être manipulés en orbite. Elle impliquera plus précisément la capture d’un satellite client en rotation simulant une cible ayant perdu le contrôle de son attitude et de son orbite.
Pour opérer, le satellite de service utilisera ses caméras situées à la fois sur la plateforme et sur le bras robotisé pour effectuer une inspection à courte portée du satellite client. Ensuite, le satellite de service pourra ralentir la rotation du satellite et le déplacer vers un endroit plus approprié.
Notez que le consortium responsable de la mission DIANE est composé de plusieurs acteurs majeurs. Thales Alenia Space, comme dit plus haut, dirigera le projet global, tandis que Magellium Artal Group fournira les capacités de traitement d’images nécessaires pour l’inspection. Le bras robotisé sera de son côté développé par l’agence de recherche aérospatiale allemande DLR, tandis que Telespazio s’occupera de gérer les services clients qui incluent la création d’un centre de traitement et de visualisation des données d’inspection.
Les membres du consortium n’ont pas encore décidé s’ils lanceraient le vaisseau spatial client et le vaisseau spatial fournisseur sur la même fusée ou séparément. Nous savons cependant que les démonstrations devraient durer entre trois et quatre mois. En cas de succès, le vaisseau d’assistance robotisé sera ensuite actif pendant environ cinq ans.