La France pourrait s’améliorer grandement en ce qui concerne l’exploitation de ses mines urbaines, autrement dit le recyclage de ses déchets métalliques. Un métal en particulier retient l’attention : le cuivre, crucial pour la transition énergétique.
Une filière recyclage en berne
En 2021, la France a exporté pas moins de six millions de tonnes de déchets métalliques, des matériaux recyclés dans des pays tels que l’Allemagne, la Belgique ou encore l’Italie. En parallèle, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) expliquait dans un rapport de 2023 que d’ici 2030, une augmentation de la demande en métaux est attendue en France et en Europe. Or, cette augmentation est en lien avec l’utilisation grandissante des métaux non ferreux comme l’aluminium et le cuivre dans les technologies de la transition énergétique.
Le cuivre est l’exemple le plus frappant du potentiel de l’exploitation des mines urbaines (les déchets métalliques). La France en consomme plus de 250 000 tonnes par an pour fabriquer les fameux câbles électriques. Ces derniers sont d’une importance cruciale dans la mesure où le pays mise sur une large électrification des usages afin de réduire ses besoins en pétrole et en gaz. Le fait est que pas moins de 218 000 tonnes de déchets de cuivre proviennent d’épaves, d’équipements numériques défectueux, de chantiers de démolition, etc. Or, seulement 66 000 tonnes sont recyclées sur le territoire et le reste finit confié à l’exportation.
La France sur la bonne voie avec ses mines urbaines ?
Améliorer l’exploitation des mines urbaines nécessite des installations industrielles d’hydrométallurgie. L’objectif ? Séparer les alliages et les mâchefers et ainsi entre autres récolter le cuivre. Cela permettrait de concurrencer certains géants étrangers du secteur comme Aurubis (Allemagne) et Umicor (Belgique). Selon les estimations, doubler le recyclage du cuivre en France permettrait au pays de réduire son déficit commercial de 3 %. Cela permettrait également d’améliorer ses performances en termes de décarbonation du secteur des déchets.
Pour l’instant, la France possède une seule usine de recyclage de cuivre, à Lens, dans le Pas-de-Calais. Le site est par ailleurs exploité par Nexans, un groupe câblier qui désire augmenter sa production de plus de 50 % d’ici 2026. Le groupe a d’ailleurs annoncé une extension de son site afin d’atteindre les 80 000 tonnes de cuivre recyclées par an.
Évidemment, ce n’est pas suffisant; mais cela représente déjà un bon début. Néanmoins, nul doute que la France devra invertir dans d’autres usines. Cependant, le pays devra également développer des filières industrielles de collecte et de tri des déchets métalliques. Il est également conseillé d’imposer des taux d’incorporation de matières recyclées dans la fabrication de produits neufs.