Conditions d’élevage et d’abattage, chasse à courre, fourrure, expérimentation… Interrogés par l’IFOP pour la Fondation Bardot, une majorité de Français adhère à des mesures visant à l’amélioration du bien-être animal.
Quelques semaines après le lancement d’un projet de référendum d’initiative partagé (RIP) sur la condition animale, porté par une vingtaine d’associations de défense des animaux et de protection de l’environnement, un nouveau sondage confirme l’intérêt de plus en plus marqué des Français pour la condition animale.
Deux tiers des Français soucieux du bien-être animal
Ce sondage IFOP, à l’initiative de la Fondation Brigitte Bardot et publié dans Le Monde, a été réalisé entre le 5 et le 7 août auprès d’un échantillon de 1 009 personnes représentatif de la population française.
Côté résultats, on apprend notamment que 70% des sondés apparaissent en faveur du développement de méthodes substitutives visant à l’interdiction d’ici une dizaine d’années de toute méthode d’expérimentation sur des animaux. Pour rappel, la France est le pays de l’Union Européenne qui utilise le plus de chiens (4219 en 2018) dans le cadre d’expérimentations et de recherches.
Une nette majorité des Français (72%) se déclare également en faveur d’une mesure interdisant la vente d’animaux via des petites annonces, les réseaux sociaux ou les animaleries. En outre, 84% se sont dit favorables à l’obligation de stérilisation des chats errants avec financement des municipalités. De telles mesures, peut-on lire dans le sondage, viseraient à limiter le nombre d’animaux abandonnés chaque années en France (plus de 200 000).
Autre point important, 73% des sondés se disent favorables à un accompagnement des pouvoirs publics des cirques vers des spectacles sans animaux sauvages, et 77% pour l’interdiction de l’élevage d’animaux pour leur fourrure.
L’adhésion à la chasse à courre illustre également cette évolution de l’opinion publique avec 82% des personnes se positionnant contre cette pratique abolie dans de nombreux pays, mais toujours d’actualité en France.
Dernier point avec les animaux d’élevage. 82% des sondés se disent favorables à l’interdiction de l’élevage en cage d’ici 5 ans, 91% pour l’obligation d’un accès extérieur pour tous les animaux d’élevage dans un délai de 10 ans. Enfin, 86% souhaiteraient que l’étourdissement avant l’abattage soit obligatoire en toute circonstance.
La France: lanterne rouge de la condition animale en Europe
Suite à la publication de ces résultats, Christophe Marie, Porte-Parole de la Fondation, a souligné la « nécessité d’engager, dès aujourd’hui, une transition vers des modes de production plus respectueux des animaux, mais aussi vers l’abolition des pratiques les plus cruelles comme l’abattage sans étourdissement ou la chasse à courre« .
Ce dernier tacle également le Président Macron, déplorant « une politique à l’ancienne, sous influence des chasseurs et de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles)« . Ces lobbies, dit-il, « mettent en échec toute évolution positive, faisant de la France la lanterne rouge de la condition animale en Europe« .