Des fragments de sang de dinosaure dans un fossile vieux de 75 millions d’annĂ©es

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Au fond d’un tiroir d’un musĂ©e londonien, une griffe de dinosaure non-identifiĂ© dĂ©terrĂ©e il y a 100 ans et vieille de 75 millions d’annĂ©es a rĂ©servĂ© une surprise aux palĂ©ontologues, la dĂ©couverte de fragments de sang de dinosaure. Les premiers rĂ©sultats avaient Ă©tĂ© publiĂ©s il y a un an.

C’est en Alberta, au Canada, qu’a Ă©tĂ© dĂ©terrĂ©e cette griffe d’un dinosaure non-identifiĂ© il y a une centaine d’annĂ©es. Sans indices pour dĂ©terminer Ă  quel squelette la rattacher, celle-ci ne reprĂ©sentait aucune valeur apparente pour les palĂ©ontologues d’un musĂ©e londonien oĂ¹ elle se trouvait, et elle a donc terminĂ© sa course au fond d’un tiroir.

Finalement, cette griffe a Ă©tĂ© confiĂ©e au laboratoire de l’Imperial College London, en Angleterre, afin qu’elle serve d’Ă©chantillon test pour deux chercheurs, Susannah Maidment et Sergio Bertazzo, qui ne s’attendaient pas Ă  la dĂ©couverte qu’allait leur rĂ©server la griffe de dinosaure. En effet, celle-ci a rĂ©vĂ©lĂ© d’Ă©tranges formes sous les lentilles de leurs microscopes, il s’agissait de globules rouges de dinosaure. La dĂ©couverte spectaculaire de l’Ă©quipe britannique est formĂ©e de fragments de cellules sanguines, de protĂ©ines cellulaires ainsi que de fibres de collagène, les structures de soutien liant les cellules du corps entre elles.

Si depuis 2005, plusieurs fossiles de dinosaures ont rĂ©vĂ©lé des traces de vaisseaux sanguins et de protĂ©ines cellulaires appartenant Ă  des dinosaures, ces dĂ©couvertes ont toujours Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es dans des fossiles incroyablement bien prĂ©servĂ©s. Ici, et c’est ce qui rend cette dĂ©couverte exceptionnelle, le fossile Ă©tait très mal conservĂ©, ce qui n’a pas empĂªchĂ© les palĂ©ontologues de trouver de prĂ©cieux fragments sanguins, laissant suggĂ©rer que ce type de prĂ©servation n’est peut-Ăªtre pas aussi rare.

« C’est un fragment de piètre qualitĂ©. Le musĂ©e l’avait depuis 100 ans et nous voulions seulement l’utiliser pour voir ce qu’il Ă©tait possible d’observer Ă  l’aide de microscopes puissants. Vous pouvez imaginer notre surprise quand nous avons fait cette dĂ©couverte » dĂ©clare Susannah Maidment, pour qui il n’est encore que trop tĂ´t pour comprendre la conservation de ces protĂ©ines pendant une si longue pĂ©riode. « Quand on observe du sang frais sur une lame de microscope, les cellules qui s’y trouvent Ă©clatent une fois sĂ©chĂ©es. Le seul moyen de les prĂ©server est de les fixer dans du formol. Peut-Ăªtre que dans certaines conditions, les os fossilisĂ©s se trouvent dans un environnement gĂ©ologique avec des propriĂ©tĂ©s semblables au formol, qui empĂªcheraient la dĂ©gradation des protĂ©ines, mais personne n’a de rĂ©ponse pour l’instant » explique-t-elle.

Source : iciradiocanada