Il y a quelques années, le paléontologue Robert DePalma affirmait avoir mis au jour des fossiles de poissons probablement morts quelques minutes après l’impact de l’astéroïde responsable de la disparition des dinosaures il y a 66 millions d’années. Le chercheur soutient aujourd’hui avoir trouvé deux fragments de cet objet enfermés dans un morceau d’ambre.
Un site exceptionnel
Il y a environ 66 millions d’années, un astéroïde de dix kilomètres de diamètre s’écrasait dans la péninsule du Yucatán, au Mexique, entraînant la cinquième extinction de l’histoire de la Terre. Environ 75% de toutes les espèces animales et végétales ont disparu à cette époque, y compris les dinosaures (à l’exception des oiseaux). À un peu plus de 3 000 kilomètres de là, le site Tanis, dans le Dakota du Nord, est connu pour abriter de nombreux fossiles témoignant des évènements ayant eu lieu le jour même de la catastrophe.
Il y a quelques semaines, une équipe dirigée par le paléontologue Robert DePalma (cousin du cinéaste) avait notamment fait la découverte d’une jambe de dinosaure qui pourrait selon elle être mort le jour de l’impact. Il y a quelques années, ces mêmes chercheurs avaient également mis au jour de petits fossiles de poissons probablement morts quelques minutes après l’impact de l’astéroïde.
Pour preuve de cette incroyable découverte : la présence de sphérules d’impact à l’intérieur de leur corps. Il s’agit de petits morceaux de roche en fusion du cratère qui, projetés dans l’atmosphère, se sont cristallisés rapidement en un matériau semblable à du verre. Des milliards de tonnes de ces débris seraient en effet retombés dans l’océan. Certains poissons auraient alors intégré ces matériaux incandescents avant de mourir sur la rive et de finir enfouis sous les sédiments.
Des fragments de l’astéroïde ?
Ces petites sphérules ont été conservées sous forme d’argile en raison de l’infiltration d’eau pendant des millions d’années. Cependant, toutes ces petites billes n’auraient pas fini dans l’eau. Certaines ont en effet heurté des arbres avant de se faire piéger dans leur résine qui s’est finalement transformée en ambre. Ainsi protégées, ces sphérules ont conservé leurs caractéristiques initiales et ont pu être analysées.
La plupart de ces minuscules fragments de roche étaient riches en calcium, indiquant qu’ils provenaient de la péninsule du Yucatán elle-même. Cependant, deux autres fragments contenaient du chrome et du nickel, ainsi que d’autres éléments couramment trouvés dans les météorites. Le chercheur en est donc convaincu : ces fragments sont d’origine cosmique.
Peut-être plus extraordinaire encore, le paléontologue affirme que certains morceaux d’ambre contiennent également des bulles ayant préservé de l’air de cette époque. Reste à pouvoir les prélever pour les analyser.
Notez que ces résultats n’ont pas encore été évalués par des pairs, ce qui devrait se faire dans les mois à venir. Ils pourraient cependant constituer un jalon majeur en paléontologie. Ces découvertes ont d’ailleurs déjà été portées à l’attention de la NASA dans le cadre d’une présentation au Goddard Space Flight Center à Greenbelt (Maryland).