Les fourmis ont un sens de la hiérarchie et de la répartition des tâches bien défini. Ces fourmis communiquent via phéromones, mais lorsque vient le moment de se répartir les tâches, la violence remplace les négociations pacifiques. En effet, les fourmis s’affrontent alors dans des duels qui sont en fait des combats d’antennes.
Les colonies de fourmis sont régies par un ordre social strict, les membres d’une colonie sont donc destinés à réaliser des tâches spécifiques. Dans le cas des fourmis Odontomachus, le statut est conféré en fonction de leur capacité à se battre. Ces rapides coups d’antennes, appelés antennations rapides, déterminent quelles fourmis devront effectuer les tâches les plus ingrates. Ainsi, les fourmis vont lutter jusqu’à ce que l’un des belligérants admette la défaite et décide que partir à la recherche de nourriture est moins pénible que de se faire marteler la tête à coups d’antennes. Les vainqueurs restent donc dans la fourmilière pour soigner la colonie, tandis que les perdants doivent s’aventurer à l’extérieur pour collecter de la nourriture.
Ce type d’affrontement avait déjà pu être observé, mais personne n’avait mesuré la rapidité de ces coups d’antennes. Des scientifiques de l’université de l’Illinois et de l’université d’État de Caroline du Nord ont donc utilisé des vidéos au ralenti pour observer des fourmis ouvrières de l’espèce Odontomachus s’affronter dans des combats d’antennes. Ils ont observé quatre espèces de fourmis Odontomachus pour mesurer la rapidité avec laquelle elles s’échangeaient des coups. La plus lente et la plus grande des quatre espèces, l’Odontomachus Rixos, n’inflige « que » 19,5 coups par seconde. La fourmi la plus rapide de l’étude est l’Odontomachus brunneus, elle est capable de délivrer jusqu’à 41,5 coups d’antennes par seconde.
Bien qu’elles aient de puissantes mandibules capables de tuer en un instant, ces fourmis n’utilisent pas leurs puissantes mâchoires lors des duels. En effet, le but du combat étant la dominance sociale, les fourmis ne cherchent pas à blesser physiquement un membre de la colonie, c’est pourquoi elles n’utilisent que leurs antennes pour « boxer ». Les fourmis ne sont pas la seule espèce ayant pour habitude de pratiquer l’agression socialisée. De nombreux animaux démontrent une propension à la violence comme moyen de faire respecter leur autorité. On peut citer comme exemple les lions, lorsqu’ils s’affrontent pour déterminer à qui appartient une proie. Ces conflits contribuent à former une hiérarchie naturelle qui va favoriser les membres les plus forts d’un groupe, ce qui au fil du temps augmente la condition physique générale des membres de ce groupe.
Sources : Insectes sociaux, gurumed ;