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Au fait, comment les fossiles se forment-ils ?

Crédits : Christophe Hendrickx / Wikipedia

La plupart du temps, les animaux et plantes meurent sans laisser de traces. Mais il arrive parfois qu’ils se transforment en fossiles, véritables traces de vies passées. Mais comment les fossiles se forment-ils ?

Qu’ils fassent quelques micromètres ou plusieurs dizaines de mètres, tout (ou presque) peut se fossiliser. Bien sûr, il faut quelques conditions : du temps, des sédiments, beaucoup de sédiments, et quelques autres contraintes chimiques et géologiques. Ces vestiges de plantes, d’animaux ou de micro-organismes, qui ont tous échappé à la décomposition naturelle (aussitôt mort et aussitôt recouvert de sable, boue ou autres sédiments) se retrouvent alors enclins à la fossilisation. Mais, quelles sont les conditions nécessaires à un tel processus ?

Aussitôt enterré, le cadavre d’un animal devient inaccessible aux charognards et bactéries. L’oxygène décompose alors les parties molles. Ne restent donc que les os ou autres parties dures. Puis, peu à peu, d’autres sédiments le recouvrent et l’enfouissent. Rentrent en ligne de compte alors plusieurs composantes.

En premier lieu : la profondeur. Si le cadavre n’est pas enfoui assez profond, il peut alors remonter. Résultat : pas de fossile. En revanche, si, en laissant passer patiemment quelques millions d’années, le cadavre se retrouve couvert de nombreuses couches de sédiments ; le poids et la pression augmenteront. Puis, en passant par là, une nappe phréatique riche en minéraux s’infiltrera dans les pores du cadavre, qui subiront alors une transformation chimique et compliquée : la minéralisation. L’os se changera en pierre. Le caillou qui se forme conserve alors l’apparence du squelette : c’est un fossile. Mais rien n’est encore joué.

En effet, si notre fossile continue de s’enfoncer, la chaleur et la pression des profondeurs finiront par le détruire. En revanche, si des milliards d’années plus tard, au gré des mouvements géologiques, le fossile remonte, il peut alors s’approcher de la surface, et ainsi se révéler à nos pinceaux, le vent et la pluie mettant à nu la partie fossilisée en usant la roche qui l’emprisonnait. Notez que la fossilisation n’est pas fondamentalement une question de temps, mais une question de conditions et de processus favorables. Un fossile n’est pas plus fossile parce qu’il a 500 millions d’années, par rapport à celui qui n’aurait que 10 000 ans.

Notons également que le potentiel de fossilisation des parties molles existe, mais il est très faible. Ceci expliquant pourquoi la représentation des organismes sans squelette minéral dans les archives géologiques est infime par rapport à la représentation des organismes à squelettes minéralisés. Malgré tout, même si les parties molles ont un très faible potentiel de fossilisation, il arrive parfois que les archéologues fassent de belles et surprenantes découvertes. Il y a quelques jours notamment, et pour la toute première fois, des archéologues annonçaient la découverte du premier exemple de cœur fossilisé. L’organe, qui appartenait à un poisson préhistorique, avait cessé de battre il y a environ 119 millions d’années.

Source : S&A