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Fosse des Mariannes : le record de plongée de James Cameron est tombé

fosse des mariannes
Le fond de la Fosse des Mariannes. crédits : ATLANTIC PRODUCTIONS / DISCOVERY CHANNE

Le record du monde de plongée, tenu par le cinéaste et explorateur James Cameron depuis 2012, vient de tomber. L’homme d’affaires Victor Vescovo vient de s’engouffrer, seul, à 10 927 mètres de profondeur, dans la fosse des Mariannes.

Victor Vescovo est un véritable explorateur des temps modernes. Après avoir gravi, il y a quelques années, la plus haute montagne de chaque continent, son plan vise désormais à plonger dans les parties les plus profondes des cinq océans terrestres. Après avoir atteint le point le plus profond de l’océan Atlantique en décembre dernier – le fond de la fosse de Porto Rico, à un peu plus de 8 000 mètres sous les eaux -, l’homme d’affaires vient de faire tomber (couler ?) le célèbre record tenu par James Cameron dans la fosse des Mariannes. De 20 mètres. Il décrit son expérience :

« Le fond était constitué d’une sorte de cuvette plate et beige recouverte d’une couche très épaisse de limon, explique-t-il. Il y avait quelques petits animaux translucides qui ondulaient doucement pour se déplacer. Le fond de l’océan n’est absolument pas mort. Il est vraiment étonnant que l’ingéniosité et l’ingénierie de l’Homme puissent nous permettre de voyager facilement dans cet endroit extrêmement inhospitalier pour continuer à explorer notre monde. Je me sentais à la fois très excité, privilégié, mais aussi très calme. Car c’est vraiment un endroit calme et paisible ».

Fosse des mariannes
Victor Vescovo, au retour de sa deuxième plongée dans la fosse des Mariannes. Crédits : Tamara Stubbs

Défi technique

Réaliser cet exploit n’aura pas été simple. Pour Vescovo, l’un des plus gros challenges de cette mission était de penser et construire un robot sous-marin capable de résister aux folles pressions ressenties aussi bas.

« La conception de tous les systèmes capables de survivre de manière fiable et répétée à cette agression physique massive de la part de la nature était un véritable défi, dit-il. Lorsque vous êtes dans l’océan, cela peut prendre jusqu’à trois heures et demie à la surface. Une grosse fuite ou une défaillance structurelle vous effacerait en une fraction de seconde. Une fuite plus « lente » aurait également été difficile à réparer avant de pouvoir remonter à la surface. Tout a donc été pensé pour éviter ces problèmes. Je me sens plus en sécurité dans le sous-marin que lorsque je conduis sur une autoroute du Texas aux heures de pointe ».

Décidément, ça fait beaucoup de records menacés en quelques jours pour James Cameron (clin d’œil au cinéma). Mais le réalisateur est bon joueur. Il a même été d’une aide précieuse pour cette mission, au nom de la science. « Il a eu la gentillesse de correspondre et de parler avec moi avant mes plongées et a été extrêmement favorable à notre mission, explique en effet Vescovo. Beaucoup des personnes qui ont travaillé avec lui lors de son expédition travaillent maintenant avec moi sur la mienne. Il a été très généreux avec son temps, expliquant où il avait plongé, et m’a aidé à obtenir des cartes sous-marines. Son expédition nous a également permis de comprendre ce qui avait techniquement fonctionné et ce qui devait être amélioré ».

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Brice Louvet, expert espace et sciences

Rédigé par Brice Louvet, expert espace et sciences

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.