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Formule 1 : les pilotes ne clignent des yeux qu’à des moments bien précis

Formule 1 clignement des yeux
Crédits : 19645751/Pixabay

Des chercheurs ont observé que les pilotes de Formule 1 synchronisent involontairement le clignement de leurs yeux avec des parties plus droites et sûres de la piste de course. Les détails de l’étude sont publiés dans la revue iScience.

Pourquoi cligne-t-on des yeux ?

Le clignement des yeux est un réflexe naturel essentiel. Il permet notamment de répartir uniformément les larmes sur la surface de l’œil, ce qui aide à maintenir les yeux humides, lubrifiés et protégés de la sécheresse. Le clignement des yeux est également un mécanisme de défense qui permet de protéger les yeux contre les particules de poussière, les débris et autres corps étrangers présents dans l’environnement. Il aide aussi à maintenir une répartition uniforme du film lacrymal (une fine couche protectrice de larmes qui recouvre la surface de l’œil), ce qui est important pour une vision claire et nette. Enfin, il permet un bref moment de repos pour ces muscles, réduisant ainsi la fatigue oculaire.

Mais comment gérer une fonction aussi importante sur une piste de course ? De manière générale, les humains clignent en effet des yeux dix à trente fois par minute. Nous savons également que chacun de ces clignements implique une perte de vision d’environ 200 millisecondes. Ce geste n’est donc pas anodin, surtout lorsque vous roulez à plus de 300 km/h.

Depuis une trentaine d’années, des stratégies de regard reproductibles sont utilisées pour permettre un pilotage efficace. Cependant (et cela peut paraître un peu surprenant), peu d’études se sont penchées sur l’impact et la modulation des clignements. Ces derniers, qui impliquent une perte de vision inévitable et fréquente, ont alors été considérés comme distribués de manière aléatoire.

Formule 1 clignement des yeux
Crédits : 19645751/Pixabay

Les clignements de trois pilotes de Formule 1 étudiés

Pour en savoir plus sur les habitudes de clignement des pilotes de voitures de course, des physiologistes des NTT Communication Science Laboratories, au Japon, ont recruté trois pilotes professionnels de Formule 1. Des capteurs capables de détecter le clignement ont été fixés à leur casque. Ensuite, chacun des pilotes a roulé à des vitesses de course sur une piste dédiée.

Les chercheurs ont alors observé que les trois pilotes avaient tendance à cligner des yeux pendant les parties les plus sûres du parcours (par exemple en ligne droite). À l’inverse, tous les trois ont retenu le clignement pendant les parties critiques du parcours comme lors de la navigation dans les virages ou de la tentative de dépasser un concurrent. Tout cela se faisait de manière inconsciente. Il n’y avait donc aucune stratégie volontaire.

Cette observation n’est pas très surprenante. En effet, les chercheurs notent que le simple fait de cligner des yeux en roulant à plus de 350 km/h implique de conduire dans l’obscurité sur environ vingt mètres. Ainsi, il apparaît que le clignement des yeux n’a pas simplement évolué pour protéger les yeux, mais aussi le corps dans son ensemble.