La forêt amazonienne est peuplée par environ 16 000 espèces d’arbres. Seulement 200 d’entre elles seraient responsables de la moitié de la croissance et du stockage du carbone de la totalité des arbres. Une équipe internationale a publié des travaux à ce sujet.
L’Amazonie s’étale sur une superficie de 6 millions de km², empiétant sur 9 pays. Une équipe de scientifiques a analysé les données provenant de 500 parcelles éparpillées sur le territoire amazonien. Cette manipulation a permis d’observer près de 200 000 arbres de 3600 espèces.
Le RAINFOR est un réseau de chercheurs sud-américains et européens dont le but est le suivi des forêts amazoniennes. Ce réseau reçoit la participation de membres de l’Institut National de la Recherche Agronomique (Inra), du CNRS et du Centre de coopération internationale en recherche agronomique (Cirad) pour la France. Son activité se concentre autour du fleuve Amazone situé au cœur d’un écosystème à comprendre dans son comportement à partir du sol, par l’application de techniques de mesure, de surveillance et d’interprétation. Leurs résultats viennent d’être publiés en ligne dans la revue Nature Communications le 28 avril 2015.
L’étude tentait de démontrer que seulement 1 % des espèces d’arbres sont responsables de la moitié de la croissance et du stockage du carbone en Amazonie. Comment ? L’intitulé exact de l’étude est « Hyperdominance in Amazonian forest carbon cycling » (Hyperdominance dans le cycle du carbone de la forêt amazonienne). Le but étant d’observer et identifier les quelques espèces dominantes. En effet, la représentation élevée d’un faible nombre d’espèces traduit leur « hypercontribution » au stockage du carbone et à la production de biomasse.
« Le terme ‘biomasse’ fait référence à l’ensemble des matières organiques vivantes (bois, plantes, céréales, déchets agricoles…) pouvant être transformées en chaleur, en électricité ou en biocarburants. » Geo.fr
Voici un exemple permettant d’illustrer ce phénomène d’hyperdominance : la Bertholletia excelsa ou noyer du Brésil. Cette espèce, parmi les plus grandes en taille (plus de 30m de hauteur), représente seulement un arbre pour mille en Amazonie. Le noyer du Brésil occupe le troisième rang des espèces pour le stockage du carbone et arrive en quatrième position pour la vitesse de croissance. Il s’agit d’une des preuves qu’une infime part d’espèces d’arbres contribue à la majorité de la biomasse.
Ces travaux devraient être utiles selon les scientifiques, afin de comprendre le comportement de la forêt tropicale dans le contexte du réchauffement global.
Sources : Futura Sciences – Nature Communications – RAINFOR – Geo.fr
– Crédits photo : Flickr
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