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Fonte de l’Antarctique : doit-on craindre une libération de virus pathogènes ?

pergélisol
Crédits : markhonosvitaly / iStock

Selon la science, des micro-organismes préhistoriques sont résistants aux antibiotiques. Ainsi, se pose la question d’une potentielle pandémie avec la fonte des glaces et du pergélisol dans les régions polaires. Si la majeure partie des recherches portent sur l’Arctique, qu’en est-il de l’Antarctique ?

Un dégel qui pose problème en Antarctique

Le 9 novembre 2021, la question suivante a été posée sur la plateforme Quora : « Des scientifiques prévoient que de nouvelles maladies vont apparaître lorsque l’Antarctique sera entièrement « dégelé », le croyez-vous ? » En 2021, plusieurs études ont permis d’en savoir davantage sur le problème du dégel du pergélisol, c’est-à-dire la partie d’un sol dont le gel dure au moins deux années consécutives. Rappelons qu’au fil des décennies, des siècles et des millénaires, les sols des régions froides ont emprisonné d’importantes quantités de matière organique, de métaux et de composés chimiques d’origine naturelle ou émis par l’Homme. Or, le dégel du pergélisol est une source de risques multiples et hétérogènes pour le climat mondial, l’environnement et les sociétés humaines.

Ce dégel est déjà une source de rejet de carbone dans l’atmosphère, dont l’impact climatique pourrait être plus important que prévu. Et surtout, cela pourrait occasionner la libération potentielle de bactéries et autres virus inconnus. En février 2021, un laboratoire russe affirmait ainsi avoir débuté des recherches sur de possibles paléovirus encore présents dans certains animaux découverts avec la fonte du pergélisol en Sibérie.

Permafrost pergélisol
Crédits : Wikimedia Commons / Brocken Inaglory

Des risques difficiles à évaluer

Rappelons tout de même que le pergélisol stocke entre 1 330 et 1 580 milliards de tonnes de carbone, soit un tiers du carbone organique du sol. Néanmoins, ce même sol gelé couvre environ 17 % de la surface terrestre. Avec sa fonte, plusieurs bactéries préhistoriques résistantes aux antibiotiques ont été découvertes. Évidemment, le risque de libération à grande échelle existe et peut être une source de pandémie mondiale.

Néanmoins, la question sur la plateforme Quora portait spécifiquement sur la fonte complète de l’Antarctique. Tout d’abord, évoquons le fait que si cette fonte intervenait réellement, elle devrait en revanche se produire bien après celle des autres calottes glaciaires. Cet événement conduirait par ailleurs au passage à une élévation du niveau de la mer d’environ 120 mètres.

En réalité, il est très difficile de répondre à la question de manière très précise. En effet, l’Antarctique est en place depuis environ 34 millions d’années. Or, cela rend très compliquée toute volonté d’évaluer les risques de trouver des bactéries nocives, que ce soit au niveau de son pergélisol ou de sa calotte glaciaire.