La Fondation Michael J Fox présente un test révolutionnaire pour détecter la maladie de Parkinson

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Michael J. Fox parlant à Lotusphere 2012. Crédits : Paul Hudson

La Fondation Michael J Fox vient de présenter les conclusions d’une étude ayant permis d’identifier un biomarqueur de la maladie de Parkinson avec une précision de 90%. Une telle avancée pourrait permettre de détecter la maladie avant l’apparition des symptômes typiques. Elle pourrait également ouvrir la voie à de nouvelles thérapies potentielles. Les détails de ces travaux sont publiés dans The Lancet Neurology.

La maladie de Parkinson et le rôle de la Fondation Michael J. Fox

La maladie de Parkinson est une affection neurologique chronique et progressive qui affecte principalement les mouvements. Elle est causée par la dégénérescence des neurones producteurs de dopamine dans le cerveau. Les symptômes varient d’une personne à l’autre, mais les plus courants sont les tremblements, une rigidité musculaire, des mouvements ralentis et une perte d’équilibre. Les patients atteints de la maladie de Parkinson peuvent également éprouver des problèmes de sommeil, des difficultés à parler et des problèmes cognitifs.

Bien que la cause exacte de la maladie ne soit pas encore connue, des facteurs tels que l’âge, l’hérédité et l’exposition à des toxines environnementales peuvent augmenter le risque. Les traitements actuels incluent des médicaments permettant d’augmenter les niveaux de dopamine dans le cerveau, une thérapie physique pour améliorer la mobilité et la coordination, ainsi que des changements de mode de vie. Malgré tout, on ne guérit toujours pas de la maladie. C’est pourquoi la recherche continue.

La Fondation Michael J. Fox, une organisation à but non lucratif, travaille en ce sens. Créée en 2000 par l’acteur Michael J. Fox, lui-même atteint de Parkinson depuis l’âge de 29 ans, elle se concentre sur le développement de moyens permettant d’améliorer la qualité de vie des personnes concernées, ainsi que sur le développement d’un potentiel remède. À cette fin, la fondation finance des recherches pour mieux comprendre les causes de la maladie.

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L’acteur Michael J Fox et Tracy Pollan aux 40e Emmy Awards en 1988. Crédits : Alan Light

Un test très précis

Il y a quelques semaines, l’une des études financées a fait une avancée prometteuse en développant un test ciblant un biomarqueur clé appelé alpha-synucléine (ou αSyn-SAA). L’alpha-synucléine est une protéine présente dans les neurones qui commence à se replier au fur et à mesure de sa formation chez certaines personnes, créant des amas de protéines endommagées appelées corps de Lewy. Les chercheurs ne savent toujours pas si les corps de Lewy causent la maladie de Parkinson, mais ils sont l’une des caractéristiques les plus claires de la maladie que nous connaissons actuellement.

Les chercheurs ont expérimenté ce test sur plus d’un millier de personnes, y compris celles présentant des facteurs de risque antérieurs ou celles avec et sans gènes à risque. Ils ont alors constaté que le test était précis à environ 90% sur les personnes atteintes de la pathologie typique de la maladie de Parkinson. Chez les personnes qui n’avaient pas été diagnostiquées, le test était également tout aussi précis si elles avaient une perte d’odorat ou un trouble du comportement en sommeil paradoxal, tous deux liés à la maladie.

« La validation de ce biomarqueur lance une nouvelle ère biologique dans la recherche« , a déclaré le Dr Kenneth Marek, l’un des auteurs de l’étude. « Grâce à l’αSyn-SAA, nous débloquons déjà une nouvelle compréhension de la maladie qui transformera le développement de médicaments et, en fin de compte, des soins cliniques. Nous serons rapidement en mesure de tester de nouvelles thérapies et de lancer des études sur des agents susceptibles de prévenir complètement la maladie de Parkinson« .

Cependant, bien que le test semble prometteur, on ne sait pas dans quelle mesure il réussira à identifier la maladie de Parkinson avant l’apparition de tout symptôme. Cette étude a également révélé une baisse significative de son efficacité lorsque les personnes n’avaient pas de déficit olfactif. À terme, l’utilisation du test pourrait donc être faite en conjonction avec d’autres approches pour étendre la fenêtre dans laquelle les chercheurs peuvent introduire des mesures préventives.

L’équipe se concentre désormais sur une cohorte longitudinale d’environ 2 000 personnes sans diagnostic de la maladie de Parkinson pour valider le test.