Une flotte de nanosatellites pourrait être envoyée explorer la ceinture d’astéroïdes

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Pour explorer la ceinture d’astéroïdes et les objets qui la composent, une équipe de chercheurs suggèrent d’envoyer nos meilleurs soldats version miniature. Plus simples et moins coûteux, les nanosatellites séduisent de plus en plus.

Plus les astronomes étudient les astéroïdes, plus ils se rendent compte à quel point ils peuvent être variés. Certains sont faits de nickel et de fer solides (comme 16 Psyche) tandis que d’autres sont en pierre. Certains astéroïdes ont même des lunes, d’autres des anneaux. Afin de comprendre leur nature, des dizaines, voire des centaines de missions individuelles à l’échelle de Rosetta ou de New Horizons sont nécessaires. Impossible. Trop coûteux. Il faut voir plus petit. Une équipe de chercheurs de l’Institut météorologique finlandais suggère que la meilleure façon d’explorer les petits objets variés de la ceinture d’astéroïdes serait de le faire avec une flotte de nanosatellites. Selon eux, une cinquantaine devraient faire l’affaire pour explorer 300 astéroïdes, abaissant les coûts individuels à quelques centaines de milliers de dollars par astéroïde.

Au cours d’une présentation faite mardi au congrès européen de la science planétaire (EPSC) 2017 à Riga, les chercheurs ont en effet montré comment ces petits satellites pourraient voyager dans la ceinture, recueillir des données sur les astéroïdes individuels et revenir sur Terre pour télécharger leurs données. Les cinquante satellites pourraient être lancés ensemble sur un seul et même vaisseau puis se séparer une fois dans l’espace. L’orbite n’a ici pas d’importance tant que le vaisseau spatial peut sortir de la magnétosphère protectrice de la Terre. Une fois dans l’espace, chaque engin spatial (de 5 kg) déploierait alors une douzaine de fils flottants en couronne (légèrement tendus par rotation). Des fils de plusieurs kilomètres de long chargés positivement en expulsant des électrons par un petit « canon » central. Le flux de protons solaires exercerait donc une petite poussée quasi permanente sur ces fils.

Chaque satellite serait ensuite équipé d’un mini-télescope avec une ouverture de 40 mm. En plus de prendre des visuels, chaque engin serait équipé d’un spectromètre infrarouge pour déterminer la météorologie de l’objet ciblé. Compte tenu de la taille de ces mini-satellites, ceux-ci ne disposeraient pas d’émetteur pour renvoyer leurs données sur Terre. Au lieu de cela, ils pourraient en revanche les stocker sur une carte mémoire, puis les télécharger une fois placés en orbite proche de la Terre. Les chercheurs estiment que le développement d’une telle mission coûterait probablement environ soixante millions d’euros, soit soixante-dix millions de dollars américains, portant le coût par astéroïde à environ 200 000 euros (ou 240 000 dollars).

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