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Les requins de Floride seraient-ils devenus addicts à la cocaïne ?

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©Jag_cz/iStock

Diffusé sur la chaîne américaine Discovery Channel, le documentaire « Cocaïne Sharks » se questionne : les requins évoluant dans les mers de Floride pourraient-ils devenir addicts à la drogue déversée en mer par les trafiquants ?

Le 26 juillet 2023, les spectateurs de la chaîne télévisée Discovery Channel seront en mesure de répondre à la question suivante : les requins peuvent-ils développer une addiction à la cocaïne ? Après plusieurs expériences menées sur des requins de Floride, une équipe d’experts en biologie marine revient, dans le documentaire intitulé Cocaïne Sharks, sur la dépendance possible des animaux à la drogue déversée au large des côtes floridiennes.

Les drogues dures, des substances dangereuses pour les humains et les animaux

Selon l’Agence Fédérale de la Santé Publique (US Department of Health and Human Services), le nombre d’overdoses aux États-Unis ne cesserait d’augmenter : en l’espace d’un an, les drogues dures auraient fait plus de 80 000 décès dans le pays.

Parmi leurs principaux dangers l’addiction, les abus ou encore les effets néfastes sur le corps (à elle seule, l’héroïne peut entraîner des infections, des lésions veineuses, des problèmes cardiaques, respiratoires et neurologiques) et le mental (sautes d’humeur, hallucinations, anxiété, paranoïa et autres troubles psychotiques).

Mais les humains, consommateurs conscients et volontaires, ne seraient pas les seuls à pâtir des conséquences de la drogue : les animaux, notamment marins, voient eux aussi leur santé menacée par le trafic d’opioïdes.

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©Mofles/iStock

Larguer de la drogue en mer, une pratique courante chez les narcotrafiquants

Afin d’éviter de se faire intercepter par les autorités, les narcotrafiquants ont mis au point une technique écologiquement tragique : jeter leurs cargaisons de drogue en mer. Une façon de dissimuler toute activité illégale et d’échapper aux contrôles terrestres ou aériens, deux fois plus surveillés.

Les trafiquants comptent alors sur les courants marins pour déplacer discrètement leur drogue vers des zones où elle pourra par la suite se faire repêcher. À condition que l’emballage de la cargaison reste intact… Le cas échéant, la cocaïne, substance extrêmement soluble, se retrouverait immédiatement déversée dans l’océan.

Les requins peuvent-ils développer une dépendance à la cocaïne ?

Tom Hird, expert en biologie marine, affirme que le trafic de drogues est une véritable menace pour les requins des Caraïbes et du large de la Floride. Selon les résultats de ses expériences et de ceux d’autres chercheurs, les animaux marins auraient développé une addiction à la cocaïne malgré eux. Cette menace concernerait plusieurs espèces de squales dont les requins-taureaux, blancs, gris ou tigres.

Pour les scientifiques en charge de l’enquête, les requins évoluant dans les zones touchées par le trafic de drogue pourraient bien avoir avalé de grandes quantités des cocaïne et autres stupéfiants.

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©Nautilus Creative/iStock

Des expériences aux résultats irrévocables

Après avoir étudié le comportement des requins et mené plusieurs expériences*, l’équipe de chercheurs emmenée par Tom Hird annonce que les grands prédateurs sont bel et bien accros à la cocaïne. Lorsque les requins sont au contact d’un objet qui pourrait s’apparenter à une cargaison de drogue, leur comportement changerait en effet radicalement. Hird dévoile la nature des tests réalisés en mer :

Nous avons jeté aux requins des paquets ressemblant à ceux contenant de la cocaïne ; étrangement, les requins se sont précipités dessus en en avalant de grandes bouchées, ou en les emportant directement avec eux.

Quant aux effets psychotropes observés sur les requins :

D’autres comportements troublants ont été observés chez les animaux : un requin gris nageait en cercle et semblait se concentrer sur un objet imaginaire.

Les chercheurs procéderont enfin à des prélèvements sanguins sur certains requins afin d’évaluer le taux de drogue que leurs veines contient.

*Sans pour autant utiliser de drogue pour des raison éthiques évidentes, mais des paquets à la ressemblance probante.

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©Azrok66/iStock

Le plastique et ses microparticules ne sont définitivement pas les seuls à faire des dégâts sur la faune et la flore marine