Des fleuves de méthane coulent sur Titan, la lune de Saturne

Crédits : NASA/JPL-Caltech/ASI

Selon de récentes analyses faites par la sonde Cassini, des fleuves d’hydrocarbures coulent sur Titan, la plus grosse lune de Saturne.

Nous savons depuis peu qu’il y a du méthane sur Titan, le plus gros satellite naturel de Saturne. Près du pôle Nord, il y a effectivement trois grandes mers de cet hydrocarbure – les nommées Kraken Mare, Punga Mare et Ligeia Mare – et des dizaines de petits lacs entourent ces trois vastes océans. Mais la découverte représente ici la première preuve directe de la présence de canaux remplis de liquide sur Titan.

Comme la Terre, Titan se distingue par ses montagnes et ses vallées profondes. La sonde Cassini de la NASA a en effet passé près de deux décennies à enquêter sur Saturne et sa périphérie. En 2013, les données renvoyées suggéraient alors que sa deuxième plus grande mer, Ligeia Mare, bifurquait par des rivières dans un réseau de canyons longs de 400 km. Certains canyons pouvant atteindre 800 à 900 mètres de large pour des profondeurs atteignant les 500 mètres. Un environnement intimidant, mais encore flou aux yeux des scientifiques.

Et pour cause, les canaux de ramification apparaissaient sombres sur les images radars. Les chercheurs soupçonnaient alors la présence de méthane, mais une détection directe n’avait pas été faite jusqu’à présent. Auparavant, on ne savait pas si cette matière sombre était liquide ou si les sols étaient simplement saturés de sédiments.

Qu’à cela ne tienne, les chercheurs ont alors eu l’idée d’observer la façon dont les signaux radars se reflétaient sur les fonds de ces canyons. Il en résulte une surface très lisse, probablement façonnée par un liquide. Si en certains endroits, proches de l’embouchure, ce liquide est au même niveau que la mer d’hydrocarbure, la sonde a aussi trouvé du liquide à des altitudes plus élevées de plusieurs centaines de mètres. C’est donc le signe qu’un fluide coule dans les vallées et descend en direction de la mer.

Sur Titan, où il fait -180°C, ce liquide ne peut être de l’eau mais du méthane. Titan devient donc, avec la Terre, le deuxième corps céleste à posséder des fleuves actifs.

Sources : JPLGeophysical Research Letters