Finlande : une start-up veut produire plus de viande avec une même quantité de poulet

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Crédits : Marcelo Trad / iStock

Depuis quelque temps, la consommation de volaille est en augmentation de quelques pour cent par an et cette tendance pourrait encore se poursuivre. Afin d’y faire face, une start-up finlandaise a récemment dévoilé une idée assez surprenante dans le but d’augmenter la production de viande.

Le profit ne serait pas la seule motivation

La Terre abrite actuellement pas moins de 23 milliards de poulets, dont la masse est équivalente à celle de l’intégralité des autres oiseaux présents sur notre planète. En termes de consommation, 36 % de la viande dont l’humain se nourrit proviennent de ce type d’animal, soit plus du double d’il y a un demi-siècle. Durant ce même laps de temps, la consommation de bÅ“uf a subi une diminution de moitié. Concernant l’élevage, il faut savoir que les poulets font l’objet d’un traitement qui les rend jusqu’à cinq fois plus imposants en taille que dans les années 1950, comme l’explique un article de Wired publié le 30 mai 2022. Cette façon d’élever les animaux met notamment à mal leurs organes et ainsi leur espérance de vie.

SuperGround est une start-up finlandaise qui a récemment commencé à travailler sur une optimisation de la production de poulet. Officiellement, cette initiative a une motivation plus écologique et éthique que productiviste. Les chercheurs de cette société ont expliqué vouloir élever moins de poulets, mais en tirer le maximum.

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Crédits : Martin Helgemeir / iStock

Aucun effet sur la qualité et le goût

Pour SuperGround, élever moins de poulets permet d’assurer de bonnes conditions d’élevage et donc de meilleurs traitements. De plus, réduire le nombre de poulets permettrait de faire baisser l’empreinte carbone de cette industrie. Évidemment, la question du profit est bien présente. SuperGround désire faire des économies dans un contexte de flambée des prix de la viande de poulet.

Concrètement, l’idée est de broyer les os et résidus de viande de poulet afin d’obtenir une poudre très fine. Celle-ci sera ensuite associée à de la chair classique dans le but de confectionner des nuggets et autres boulettes de viande. Cela permet ainsi d’augmenter le volume utilisable sans ajout de substances indésirables. Selon SuperGround, cela n’aurait par ailleurs aucun effet sur la qualité des produits, ni même leur goût.

Une teneur entre 5 et 30 %

Le processus de fabrication se poursuit de la manière suivante : la fameuse poudre d’os et de résidus de viande sera mélangée à des protéines végétales. Le tout sera ensuite soumis à un choc thermique, puis à une compression afin d’obtenir une pâte à mixer avec la chair de poulet. Comme l’explique la start-up, l’os devient indissociable du reste, même au microscope. À terme, la future viande de poulet travaillée pourrait contenir une teneur en pâte d’os à hauteur de 5 à 30 %.

SuperGround pense que son innovation est parfaitement viable et pourrait clairement séduire les consommateurs. L’argument principal n’est autre que ces mêmes consommateurs se nourrissent déjà d’os à moelle et que la présence d’os dans la nourriture ne comporte pas de réels problèmes, notamment d’un point de vue santé.