Une réglementation s’inscrivant le cadre du plan de sobriété énergétique devrait bientôt interdire d’éclairer les bureaux et magasins la nuit.
Les citoyens habitués à arpenter les boulevards à la nuit tombée le savent bien : la plupart des bureaux et magasins ne prennent pas la peine d’éteindre leurs éclairages la nuit. Une hérésie quand on sait combien les ressources de notre planète sont précieuses aujourd’hui…
Pourquoi les bureaux et magasins restent-ils souvent allumés la nuit ?
Bien qu’elles ne soient pas toutes fondées, il existe plusieurs raisons pour lesquelles les bureaux et magasins peuvent rester éclairés toute la nuit :
- Sécurité : certains établissements maintiennent un éclairage la nuit pour des raisons de sécurité, considérant que cet allumage nocturne dissuaderait les intrusions ou le vandalisme.
- Publicité : les boutiques, entreprises et autres commerces ayant pignon sur rue laissent principalement les lumières de leurs locaux allumées pour attirer l’attention des passants, éclairage nocturne servant ainsi de publicité incitant à repasser en journée.
- Maintenance : dans certains cas, la maintenance ou le nettoyage des locaux peut s’effectuer la nuit lorsque l’établissement est fermé au public.
La pollution lumineuse soulève de nombreux enjeux sociaux et environnementaux
La pollution lumineuse fait référence à la présence excessive ou à l’utilisation inutile de lumière artificielle, présentant de nombreux méfaits sur l’environnement et la santé humaine. Parmi les enjeux sociaux et environnementaux de la pollution lumineuse :
- Altération des écosystèmes nocturnes : la lumière artificielle perturbe les écosystèmes naturels et les cycles de vie des plantes et des animaux. Certains organismes, en particulier les insectes nocturnes, les oiseaux migrateurs, certaines espèces de mammifères ou encore les amphibiens, peuvent être désorientés par la lumière artificielle. Cette pollution lumineuse perturbe alors leurs habitudes de reproduction, de migration et de recherche de nourriture.
- Impact sur la santé humaine : une exposition excessive à la lumière artificielle pendant la nuit perturbe les cycles de sommeil, inhibant la production de mélatonine et entraînant des difficultés de concentration, des troubles du sommeil et autres problèmes de santé.
- Dépenses énergétiques inutiles : l’utilisation inefficace d’énergie peut entraîner une augmentation des coûts et de l’empreinte carbone.
- Impact sur l’esthétique et la qualité de vie citadine : la pollution lumineuse réduit la visibilité des étoiles et des paysages nocturnes, tout en influençant négativement la qualité de vie des zones d’habitation.
- Difficultés pour l’observation astronomique : la lumière excessive émise par les zones urbaines peut rendre difficile, voire impossible l’observation des étoiles ou des planètes, affectant par la même occasion les astronomes, les observatoires et la recherche scientifique.
Les bureaux et magasins français ne pourront plus laisser leurs locaux ou commerces éclairés la nuit
C’est à Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, que l’on doit cette mesure, annoncée le 12 octobre dernier. Le décret impose ainsi aux magasins et bureaux d’adapter les horaires d’éclairage de leurs commerces ou locaux à leur activité, dans le but de lutter contre la pollution lumineuse.
D’après le premier article de l’arrêté, l’extinction des feux doit intervenir une heure au plus tard après la fin de l’activité (soit la présence de personnel dans les locaux). Quant à l’allumage, il devra se prévoir au plus tôt une heure avant le début de l’activité professionnelle. La loi autorise toutefois quelques dérogations dans le cas de modalités d’éclairage spécifiques.
En cas de non-respect de cette réglementation, la ministre de la Transition prévoit une sanction de 1500 euros.
Le projet, s’inscrivant dans le cadre du plan de sobriété énergétique, est soumis à consultation publique jusqu’au 20 novembre prochain.
