Bahra 1 figurine
La tête en argile découverte à Bahra 1, dans le nord du Koweït, remonte à près de 7 000 ans. Crédits : Adam Oleksiak/CAŚ UW

Une figurine de 7 000 ans à l’apparence extraterrestre surprend les archéologues

Lors de fouilles archéologiques récentes au Koweït, une petite figurine en argile vieille de 7 000 ans a surpris les chercheurs. Ce qui intrigue particulièrement les archéologues, c’est son apparence : avec ses traits allongés, ses yeux en amande et son crâne étrange, elle ressemble presque à une représentation moderne d’un extraterrestre. Cette découverte réalisée sur le site de Bahra 1 soulève de nombreuses questions sur les pratiques et les croyances des premières civilisations humaines.

Le site de Bahra 1 : un lieu riche en histoire

Le site archéologique de Bahra 1, situé dans le nord du Koweït, est un lieu d’une grande importance historique. Remontant à environ 7 000 ans, il appartient à une période clé de l’histoire de la péninsule arabique qui était marquée par l’influence de la culture des Obaïds. Cette civilisation, originaire du sud de la Mésopotamie, a émergé autour du 7e millénaire avant J.-C. et s’est progressivement étendue à d’autres régions, notamment dans le golfe Persique où elle a joué un rôle majeur dans les transformations sociales et culturelles de l’époque.

Les Obaïds sont surtout connus pour leur poterie distinctive, mais leur influence dépasse largement l’artisanat. Leur présence dans le golfe Persique témoigne de vastes réseaux d’échanges culturels et commerciaux, notamment avec les sociétés locales de la péninsule arabique. Cette interaction entre les Obaïds et les peuples du Golfe a conduit à des mélanges culturels profonds qui ont permis l’émergence de nouvelles formes de pratiques agricoles, de structures sociales et de technologies.

Un visage étrange et fascinant

Comme dit plus haut, les Obaïds ont introduit des techniques de poterie. Parmi ces traditions figurent des figurines en argile, dont celle récemment découverte à Bahra 1. L’artéfact mesure seulement quelques centimètres et représente une tête humaine au visage étonnamment atypique. Son crâne est allongé, ses yeux sont en forme d’amande et son nez est presque plat. Ces caractéristiques rappellent à première vue l’apparence d’un extraterrestre tel qu’on le voit dans la culture populaire contemporaine.

Cette forme peu courante est néanmoins familière dans le contexte de l’art de la Mésopotamie. Les figurines de l’époque, notamment celles de la culture des Obaïds, présentent en effet souvent des traits similaires avec des têtes allongées et des visages stylisés.

Bien que des figurines similaires aient été retrouvées dans des sites mésopotamiens, cette découverte est cependant la première dans la région du golfe Persique. Pour les archéologues, cela suggère que les Obaïds, en plus de leurs autres influences, ont probablement apporté cette tradition artistique dans la péninsule arabe. L’importation de figurines en argile montre également la diffusion des traditions culturelles mésopotamiennes dans cette région qui était alors en pleine évolution.

La figurine de Bahra 1 est d’autant plus importante qu’elle a été fabriquée en argile mésopotamienne, un matériau typique de la région d’origine des Obaïds, ce qui montre que cette culture échangeait activement avec le Golfe et apportait ses traditions.

Bahra 1 figurine
Figurine féminine à « tête de lézard » allaitant un enfant datant de la période d’Obeid, vers 4000 av. J.-C., provenant d’Ur, en Irak. Crédits : Osama Shukir Muhammed Amin FRCP (Glasg)

Signification symbolique et théories sur la forme de la figurine

Les chercheurs s’interrogent sur la signification de la figurine. Pourquoi ces traits aussi inhabituels ? L’une des théories suggère que la figurine pourrait être liée à une pratique ancienne de déformation crânienne. Cette technique, qui consistait à enrouler des bandages autour des têtes des nourrissons pour modeler leur forme, était courante chez les Obaïds. Ce procédé servait à marquer l’appartenance à un groupe ou à une classe sociale particulière.

Certains experts avancent également que les figurines de ce type auraient eu une fonction rituelle et qu’elles étaient peut-être liées à la religion ou à des croyances mystiques.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.