Aux États-Unis, des ingénieurs ont récemment présenté un type de feuilles artificielles de leur conception. Or, ces feuilles ont un rendement exceptionnel en matière de capture du dioxyde de carbone et de production d’énergie verte.
Absorber le CO2 et fabriquer un carburant vert
Depuis déjà quelques années, bon nombre d’experts estiment que la réduction de nos émissions de CO2 n’est pas suffisante pour inverser suffisamment l’actuel dérèglement climatique. L’une des solutions en vogue n’est autre que la capture de ce même dioxyde de carbone à l’aide de différents moyens. Citons notamment l’installation d’usines équipées de turbines (voir image ci-après) ou encore le recours à l’olivine, un minéral de couleur verte.
Des ingénieurs de l’Université de l’Illinois à Chicago (États-Unis) ont quant à eux publié une étude dans la revue Energy & Environmental Science le 5 janvier 2022 où ils présentent un concept de feuille artificielle capable de capturer le CO2 de façon très performante. Le procédé reprend le très célèbre processus bioénergétique de la photosynthèse. Celui-ci confère aux plantes le pouvoir de transformer la lumière du soleil, le CO2 ainsi que l’eau en énergie sous forme de glucose.
Selon les chercheurs responsables du projet, ces feuilles artificielles permettraient de réaliser d’importantes économies de carburant tout en absorbant du CO2.
Des performances exceptionnelles
En lieu et place du glucose, les feuilles artificielles captent l’énergie du soleil afin de la stocker chimiquement, notamment sous forme d’hydrogène. Ainsi, cela permet de capter le C02 tout en réalisant des réserves de carburant disponibles, ces dernières représentant une alternative aux carburants fossiles. Il faut savoir que les anciens systèmes ont un rendement se situant entre 2 et 3 %, atteignant parfois les 10 %. Or, les chercheurs américains évoquent la capture de 3,3 millimoles par heure pour chaque quatre centimètres carrés de feuille artificielle. De plus, le réacteur peut se faire une place dans un sac à dos et est modulable.
Les performances sont ainsi décuplées par cent. Par exemple, un simple module de la taille d’un humidificateur d’air placé dans un logement pourrait capter plus d’un kilogramme de CO2 par jour. Non seulement le procédé est peu onéreux, mais surtout, il pourrait également s’adapter à des structures à des échelles plus importantes, notamment au niveau de l’industrie.
L’avenir nous dira si ce projet prendra réellement forme et s’il sera question d’une démocratisation. Rappelons que dans ce domaine, la prudence est de mise. Dernièrement, un rapport affirmait en effet que l’imposante usine de capture de CO2 du géant pétrolier Shell était très loin d’afficher les résultats promis initialement. Or, Shell avait fait de cette structure le fer de lance de ses actions en matière d’écologie.