Des chercheurs ont pu développer des spermatozoïdes à partir de cellules de peau

Crédits : Eugene Ermolovich CRMI / Wikipedia De

C’est un pas important qui vient d’être franchi dans la recherche pour les problèmes de fertilité. En Espagne, des chercheurs sont parvenus à développer des spermatozoïdes humains à partir de cellules de peau. Même s’ils sont encore incapables de féconder, l’avancée est significative.

Ce mercredi 27 avril 2016, des chercheurs espagnols ont annoncé avoir réalisé un pas important dans la résolution des problèmes de fertilité, en étant parvenus à développer, à partir de cellules de peau, des spermatozoïdes humains qui sont cependant incapables de féconder, pour le moment. Aujourd’hui, on estime à 15 % les couples qui se retrouvent dans l’incapacité d’avoir des enfants sans recourir aux ovules ou au sperme de donneurs. C’est l’Institut de Valence en collaboration avec l’Université américaine de Stanford, en Californie, qui a mené cette étude, publiée dans Scientific Reports.

Mais « tout le monde voudrait avoir des enfants de ses propres gènes », a expliqué Carlos Simon, directeur scientifique de l’Institut pour l’Infertilité de Valence, en Espagne. « Que faire quand une personne qui veut avoir un enfant manque de gamètes (les cellules reproductrices, ovocytes ou spermatozoïdes)? C’est le problème auquel nous voulons nous attaquer : créer des gamètes chez ceux qui n’en ont pas », a-t-il poursuivi.

Pour parvenir à une telle prouesse, ces chercheurs espagnols se sont basés sur la technique de reprogrammation cellulaire développée par le Japonais Shinya Yamanaka et le Britannique John Gurdon, lauréats du prix Nobel de médecine 2012, permettant de transformer des cellules adultes en cellules souches. Ainsi, ils ont réussi à reprogrammer des cellules de peau grâce à l’injection d’un cocktail de gènes indispensables pour la création de gamètes. Il aura fallu attendre un mois pour que la cellule adopte la forme d’une cellule germinale, qui donne des spermatozoïdes ou des ovules, mais sans avoir encore la capacité de féconder. « C’est un spermatozoïde, mais il a besoin d’une phase de maturation ultérieure pour devenir un gamète. Ce n’est qu’un début », a expliqué Carlos Simon.

Pour pouvoir aller plus loin, il va falloir effectuer un travail énorme, et surtout, poursuivre les recherches ailleurs qu’en Espagne. « Avec l’espèce humaine, nous devrons faire infiniment plus de tests parce que là il s’agira de la naissance d’un enfant », a souligné Carlos Simon. Ce devrait être en Grande-Bretagne que la suite se déroulera, étant l’un des rares pays où la création d’embryons artificiels est permise.

Source : nature/scientificreports