Ce n’est un secret pour personne : le monde du travail va changer de façon irréversible à mesure que de plus en plus d’industries commenceront à s’appuyer sur l’automatisation et l’intelligence artificielle. Tout le monde sera impacté, mais une récente étude révèle que ce sont les femmes qui devraient être les plus durement touchées.
Aux États-Unis, 1,4 million d’emplois seront vulnérables d’ici 2026 en raison de l’avènement des machines, note le rapport publié par le World Economic Forum, qui a analysé quelque 1 000 emplois dans tout le pays, couvrant 96 % de tous les emplois connus. Selon les analyses, 57 % des emplois les plus à risques sont occupés par des femmes. Celles-ci, déjà sous-représentées dans plusieurs branches, devraient donc être les plus impactées par cette transition.
Nous considérons souvent les travailleurs des chaînes de montage – en majorité des hommes – comme étant les plus en danger à mesure que les robots seront adoptés par l’industrie manufacturière, puisque les systèmes automatisés se révèlent plus efficaces pour de telles tâches. Menacés ils le seront, selon les chiffres. On estime que dans le sillage de l’automatisation, les emplois d’environ 90 000 travailleurs à la chaîne seront en effet en danger aux États-Unis. Mais ces chiffres restent bien inférieurs à ceux des femmes qui sont employées comme secrétaires et adjointes administratives, car 164 000 de ces emplois seront également menacés.
Parmi les travailleurs dont l’emploi est vulnérable, l’étude note que 16 % n’auraient aucune possibilité de se présenter à un nouveau poste au vu de leurs compétences, et que 25 % n’auraient accès qu’à un ou trois types d’emplois. Par conséquent, et pour compenser la difficulté d’une telle transition, il faudra mettre en place de nombreux programmes de reconversion. Toujours selon l’étude, le fait de se réadapter offrirait aux travailleurs reconvertis en moyenne 48 postes de transition disponibles. De plus, la moitié de ces rôles impliquerait également une augmentation de salaire.
Permettre aux femmes de meilleures possibilités de transition vers une autre carrière pourrait également avoir un effet positif sur l’écart salarial entre les sexes. Le rapport suggère qu’une telle initiative pourrait permettre à 74 % des femmes concernées de bénéficier de salaires plus élevés.
Un vaste programme de reconversion permettra donc, une fois la transition bien enclenchée, de multiplier les opportunités et proposer de meilleurs salaires. Il faudra néanmoins compter sur la bonne volonté et la motivation des dirigeants à investir dans ces programmes. Mais surtout, la question reste entière quant au financement de ces efforts et la garantie d’une bonne requalification pour les employé(e)s concerné(e)s.
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