Covid : infectée par le même virus pendant 335 jours, elle bat un record

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Une femme ayant survécu à un cancer a été infectée par le virus SARS-CoV-2 pendant près d’un an, d’après une étude. C’est le cas de Covid-19 le plus long jamais signalé.

Pas moins de 335 jours de virus

Victime de toux et d’essoufflements, cette femme de 47 ans avait été hospitalisée pour la première fois avec la Covid-19 au printemps 2020 aux National Institutes of Health (NIH) du Maryland. Ce séjour forcé, qui ne devait initialement durer que quelques jours, s’est finalement prolongé à l’été, à l’automne puis à l’hiver. Cela n’a pas manqué de déconcerter le Dr Véronique Nussenblatt, spécialiste des maladies infectieuses de l’hôpital.

Au final, cette infection aura duré 335 jours, en témoignent la répétition des tests positifs accompagnés de symptômes persistants, nécessitant parfois une oxygénothérapie à domicile.

Selon les auteurs d’une étude publiée en tant que prépublication sur medRxivi, les niveaux de virus présents dans son corps étaient à peine détectables pendant des mois après son infection initiale, avant de réaugmenter en mars 2021, l’analyse des génomes de plusieurs échantillons collectés a confirmé que le virus était le même. Autrement dit, cette patiente a subi une seule et même infection.

En outre, il ne s’agissait pas d’un Covid long (symptômes prolongés de la Covid-19 après infection), puisque cette patiente était bel et bien toujours infectée.

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Une personne immunodéprimée

Pour les médecins, ce virus pourrait avoir profité de son système immunitaire affaibli. Il y a environ trois ans, la patiente avait en effet été traitée avec succès avec une thérapie par cellules CAR T pour lutter contre un lymphome, ce qui aurait épuisé son corps de la plupart des cellules B qui fabriquent des anticorps.

Les analyses génétiques permises grâce aux échantillons recueillis ont notamment permis d’isoler deux délétions génétiques (mutations qui effacent des parties du génome), dont une concentrée sur des gènes codant pour la protéine de pointe, que le virus utilise pour envahir les cellules humaines. D’autres études avaient déjà signalé ce type de délétion chez les patients atteints d’infections chroniques.

Les cas d’infection chez les patients dont le système immunitaire est affaibli « vous donnent une fenêtre sur la façon dont le virus explore l’espace génétique« , souligne à Science Magazine l’autrice principale de l’étude, Elodie Ghedin, virologue moléculaire au NIH. « En analysant des échantillons de ce patient et d’autres personnes atteintes d’infections chroniques, nous pourrons voir comment le virus évolue« .

La patiente a finalement éliminé le virus et enregistré plusieurs tests négatifs depuis avril.