En 2000, une mère de 40 ans, qui avait déjà huit enfants, a été admise à l’hôpital après avoir pratiqué une césarienne sur elle-même. Heureusement, la mère et l’enfant ont survécu. Retour sur ce cas exceptionnel qui avait fait l’objet d’un rapport dans l’International Journal of Gynecology and Obstetrics en 2003.
Comment se déroule une césarienne ?
La césarienne est une intervention pratiquée pour extraire un ou plusieurs bébés de l’utérus de la mère en cas de complications pendant la grossesse ou l’accouchement. Elle peut être programmée à l’avance ou décidée en urgence en fonction des circonstances et de l’état de santé de la mère et du bébé.
Une césarienne peut par exemple être pratiquée si le travail ne progresse pas ou si le bébé se présente en siège (les pieds ou les fesses en premier) ou en transverse (position horizontale). Dans ces cas, il est en effet plus difficile et risqué d’accoucher par voie basse. Des conditions médicales telles que l’hypertension, le diabète ou une infection peuvent également justifier une césarienne pour protéger la santé de la mère et du bébé. De même, elle pourra être pratiquée si des signes de détresse fœtale sont repérés.
La plupart de ces interventions sont réalisées sous anesthésie régionale via une péridurale ou une rachianesthésie. Une fois que la zone est engourdie, le chirurgien fait alors une incision horizontale dans la peau de l’abdomen, généralement juste au-dessus de la ligne des poils pubiens (incision dite « de Pfannenstiel »). Le médecin incise ensuite la paroi de l’utérus pour accéder au bébé. L’incision utérine peut être horizontale (incision transverse basse) ou verticale en fonction des circonstances.
Enfin, le chirurgien écarte doucement l’incision utérine et retire le bébé. Après l’extraction, le placenta est retiré. Enfin, les différentes couches de la paroi abdominale et la peau sont suturées ou fermées avec des agrafes.

Une auto-césarienne avec survie maternelle et fœtale
Naturellement, ce type d’intervention nécessite un environnement contrôlé et stérile. Cependant, ces conditions ne sont malheureusement parfois pas réunies. En 2000, une femme en a d’ailleurs fait l’expérience. Son cas est d’autant plus exceptionnel qu’elle n’avait aucun médecin avec elle pour l’accompagner.
D’après le rapport de cas, Inés Ramírez Pérez, âgée alors de 40 ans, vivait dans une cabane dans un petit village situé dans les montagnes du sud du Mexique. Elle n’avait ni électricité, ni eau courante, ni installations sanitaires. Deux ans auparavant, cette mère de huit enfants en avait malheureusement perdu un en raison de complications lors de l’accouchement. Ainsi, après plus de douze heures de travail seule à la maison et déterminée à ne pas en perdre un second, elle a pris les choses en main (littéralement).
« Je ne pouvais plus supporter la douleur« , a-t-elle déclaré un jour au Sydney Morning Herald lors d’une interview dans sa maison isolée.
Avec pour seule expérience ses compétences en matière d’abattage d’animaux, Inés Ramírez Pérez s’est alors servi trois petits verres d’alcool fort avant de se munir d’un couteau de cuisine. La patiente s’est d’abord tranchée l’abdomen trois fois à travers la peau pour passer à travers la graisse et les muscles. Elle a ensuite coupé l’utérus longitudinalement et en position accroupie, ce qui a probablement ménagé ses organes internes. Au bout d’une heure, elle a finalement sorti son petit garçon qui a rapidement commencé à respirer.
Très vite, Inés Ramírez Pérez a ensuite demandé à l’un de ses enfants d’appeler une infirmière locale avant de perdre connaissance. Une fois sur place, cette dernière a suturé la peau au moyen d’une simple aiguille à coudre et du fil de coton. La mère a ensuite été emmenée à l’hôpital le plus proche situé à environ huit heures de route. Sur place, l’équipe chirurgicale s’est assurée qu’il n’y avait aucune infection ou blessure aux organes, avant de lui administrer une triple antibiothérapie.
Dix jours après l’opération, la patiente est finalement sortie de l’hôpital avec son bébé sain et sauf.