Selon diverses sources, l’obésité est une maladie non transmissible. Néanmoins, le sujet fait tout de même l’objet de débats au sein de la communauté scientifique ainsi que chez les patients. Alors, une personne obèse est-elle réellement malade ?
L’obésité, un débat sans fin ?
Rappelons tout d’abord que l’obésité se caractérise par un excès de graisse corporelle qui résulte d’un apport énergétique (par l’alimentation) largement supérieur aux besoins de l’individu. On évalue généralement l’obésité au moyen de l’indice de masse corporelle (IMC) sur lequel se base l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour définir différents seuils de surcharge pondérale. Au sein de la communauté scientifique, le sujet est néanmoins source de clivages. Bien que l’obésité soit en lien avec diverses pathologies comme les maladies cardiovasculaires et le diabète, certains médecins et chercheurs estiment que les personnes obèses peuvent être en bonne santé et que leur surpoids est un facteur de risque comme un autre. Pour d’autres experts, l’obésité est une maladie à part entière, ce qui est également l’avis de l’OMS.
Par ailleurs, le sujet reçoit également l’influence de certains militants anti-grossophobie qui estiment qu’il est injuste que l’apparence des personnes obèses soit considérée comme pathologique. D’une autre part, certains patients pensent qu’il est important de reconnaitre l’obésité comme une maladie afin de bénéficier de mesures et de soins de santé publique plus sérieux et plus adaptés. De plus, diverses interrogations sont relatives à l’arrivée de nouveaux traitements de perte de poids, les preuves de leur efficacité, leurs effets secondaires ainsi que leur éventuelle prescription.

Vers une approche plus nuancée
« L’idée que l’obésité soit une maladie est au fondement de l’un des débats les plus controversés et clivants de la médecine moderne », peut-on lire dans une publication du 15 janvier 2025. Cette déclaration est celle de Francesco Rubino du Kings College London (Royaume-Uni), un chirurgien pionnier dans le domaine du traitement et de la chirurgie de la perte de poids métabolique. Il présidait une commission de la revue scientifique The Lancet Diabetes & Endocrinology qui visait à statuer sur la définition et les critères diagnostiques de l’obésité clinique.
Selon la publication, personne n’a réellement tort. Francesco Rubino a mentionné de nouvelles recommandations en privilégiant une approche nuancée. Autrement dit, l’obésité est une maladie, mais pas toujours. Par ailleurs, l’IMC serait insuffisant pour en juger et devrait donc s’accompagner de mesures du tour de taille ou encore de techniques de radiologie pour évaluer la quantité de graisse corporelle. De plus, il semble important de dissocier l’obésité préclinique (qui doit faire l’objet d’une prévention) de l’obésité clinique, synonyme de dysfonctionnements touchant certains organes.