La FAO estime à plus de 8 000 milliards de dollars le coût de la junk food sur la santé humaine

junk food malbouffe
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Récemment, l’agence de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a publié un rapport alarmant sur la junk food. Selon ce document, les conséquences sanitaires des maladies non transmissibles sont à l’origine d’environ 70 % des coûts cachés au niveau mondial, une situation qui concerne particulièrement les systèmes agroalimentaires industrialisés.

D’où viennent les coûts cachés de la junk food ?

Rappelons tout d’abord que la junk food (ou malbouffe) est un type de nourriture que l’on juge néfaste sur le plan diététique. Les raisons sont multiples, notamment la présence en trop grandes quantités de calories vides (sucres et graisses) et d’une faible valeur nutritive. Parmi les aliments concernés, nous retrouvons par exemple les snacks, les sodas et la nourriture des restaurants de fast-food.

Selon le rapport annuel de l’agence de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) publié le 8 novembre 2024, cette alimentation implique des coûts sanitaires cachés qui s’élèvent à un total 8 100 milliards de dollars et représentent parfois jusqu’à 10 % du PIB de certains états. Cette somme est relative aux pertes de productivité en raison des maladies que provoque notre alimentation : cancers, diabète, maladies cardiovasculaires, etc. Pour la FAO, cela représente 70 % de l’intégralité des coûts cachés de la production alimentaire.

Par ailleurs, la moitié de la somme évoquée est le fait de la généralisation d’une alimentation pauvre en céréales complètes aux profits de produits transformés, sans oublier les régimes riches en sel, pauvres en fruits et légumes ou encore qui incluent trop de viandes transformées, viandes rouges, etc.

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Préserver les agriculteurs et miser sur le durable

Dans son rapport, la FAO évoque notamment les risques qui pèsent sur les agriculteurs. En effet, il y est question de chaines d’approvisionnement de plus en plus mondialisées qui ont entre autres pour conséquence une hausse des coûts de production ainsi qu’une pression à la baisse des prix. De plus, les coûts cachés de la malbouffe ont tendance à être finalement rejetés par les industriels et les consommateurs sur les agriculteurs. Ces mêmes agriculteurs devraient avoir de meilleurs revenus, avoir accès aux technologies et être récompensés lorsqu’ils se lancent dans l’agriculture biologique et le commerce équitable.

Par ailleurs, si les acteurs de l’agroalimentaire ont un rôle important à jouer, les consommateurs ont également leur mot à dire par leur capacité à choisir des aliments sains et produits de façon durable. Seulement, voilà, tout le monde n’a pas les moyens financiers ou la conscience d’acquérir ce type de nourriture. La FAO a mentionné quelques solutions possibles, notamment des campagnes d’information et autres incitations financières, surtout pour les ménages à faibles revenus. En termes de régulation, il est par exemple possible de taxer davantage les boissons sucrées et de subventionner les fruits et légumes. Le chemin vers une alimentation plus saine devra passer par plus de durabilité, mais cela semble avant tout dépendre de la volonté politique.