Une énième fusée Falcon 9 de SpaceX s’est envolée dans la nuit de dimanche à lundi depuis la Floride pour libérer vingt-deux nouveaux satellites Starlink en orbite terrestre basse. Le booster utilisé pour cette mission avait déjà volé quinze fois auparavant. Il est ensuite revenu se poser en mer avec succès. C’est une première.
Les avantages de la réutilisation des boosters
SpaceX récupère ses premiers étages de fusée Falcon 9 depuis 2015. Cette approche, qui diffère des méthodes traditionnelles où les étages de fusée sont généralement abandonnés en mer ou détruits lors de leur rentrée atmosphérique, a plusieurs avantages. D’une part, elle permet de réduire considérablement les coûts de lancement spatial puisqu’il n’est plus nécessaire de fabriquer de nouveaux étages pour chaque mission. En économisant sur les coûts de fabrication et de développement, SpaceX peut alors baisser les prix de ses offres et donc attirer beaucoup plus de clients potentiels.
D’autre part, la réutilisation des boosters Falcon 9 permet d’augmenter la fréquence des lancements. En réduisant le temps et les ressources nécessaires pour produire de nouveaux étages, SpaceX peut en effet augmenter le rythme des missions spatiales. Cette approche ouvre donc la voie à une exploration et à une exploitation plus rapide de l’espace. Enfin, la réutilisation des boosters contribue également à rendre le vol spatial plus durable sur le plan environnemental. En réduisant le nombre d’étages abandonnés et en diminuant la quantité de débris spatiaux, elle permet en effet de minimiser l’impact environnemental des lancements.

Un nouveau record battu
Sur le plan technique, la réutilisation des boosters Falcon 9 a bien sûr nécessité des avancées majeures en matière de technologie et d’ingénierie. Initialement, ces premiers étages n’auraient dû voler qu’une dizaine de fois tout au plus. Cependant, SpaceX a depuis longtemps dépassé cette limite. Il y a encore quelques jours, plusieurs de ces boosters avaient en effet déjà volé quatorze ou quinze fois. Et visiblement, ce n’est pas fini. L’un de ces premiers étages vient en effet de s’envoler pour la seizième fois.
Dans le cadre de cette mission, une fusée Falcon 9 a décollé depuis Cap Canaveral en Floride ce dimanche soit à 23 h 58 (heure locale), envoyant vingt-deux satellites Starlink en orbite terrestre basse. Le booster est ensuite revenu se poser sur sa plateforme dédiée en mer environ huit minutes après le décollage.
Avant cette mission, ce premier étage avait été lancé pour la dernière fois en décembre 2022. Parmi ses quinze vols précédents figurent notamment Demo-2, la toute première mission avec équipage de SpaceX en 2020 au cours de laquelle deux astronautes de la NASA avaient rejoint la Station Spatiale internationale.
Quant aux satellites, il s’agissait des versions « mini » des satellites Starlink de seconde génération. Ces derniers, plus puissants que les premiers, sont en effet trop imposants pour tenir dans la fusée Falcon 9. Ils seront envoyés plus tard dans l’espace à bord de la fusée Starship, toujours clouée au sol. C’est pourquoi en attendant, les ingénieurs ont développé des versions miniatures de ces machines, dont une cinquantaine peuvent tenir dans le carénage de la Falcon 9.
